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18 février, sainte Bernadette

18 février, sainte Bernadette : une sainte de l’ordinaire, faite pour nous tracer la route à condition de nous laisser conduire. #Lourdes

18 FÉVRIER : SAINTE BERNADETTE (1844-1858)
Au pied des Pyré­nées, dans un site beau, mais sévère, le vil­lage de Lour­des menait, il y a cent ans, la vie sim­ple, labo­rieuse, mono­tone, de tant de vil­la­ges de par le monde, et rien n’indiquait qu’un jour il devien­drait un des lieux les plus célè­bres de la terre. Les ber­gè­res y gar­daient leurs mou­tons dans les pâtu­ra­ges ; le Gave soli­taire rou­lait ses eaux vives sur les cailloux ; les gens n’y étaient ni meilleurs ni pires qu’en d’autres pays… Et pour­tant, des faits mer­veilleux allaient s’y dérou­ler, et l’humanité chré­tienne entière tour­ne­rait les yeux vers ce pau­vre vil­lage, et les fou­les y accour­raient, innom­bra­bles. Pour­quoi ? A cause d’une très hum­ble petite fille, à qui la Sainte Vierge parla…

Donc, le jeudi 11 février 1858, vers neuf heu­res et demie du matin, les sœurs Toi­nette et Ber­na­dette Sou­bi­rous, accom­pa­gnées de leur insé­pa­ra­ble amie Jean­nette, sor­ti­rent pour aller ramas­ser du bois mort. Le besoin d’un peu de feu se fai­sait cruel­le­ment sen­tir dans la misé­ra­ble mai­son des Sou­bi­rous ! Toi­nette et Jean­nette mar­chaient d’un bon pas, en riant ; Ber­na­dette sui­vait, ser­rant sur ses épau­les un petit capu­chon de laine qu’une voi­sine cha­ri­ta­ble lui avait prêté. Pas bien brillante, Ber­na­dette ! Une fra­gile enfant de qua­torze ans, qui en parais­sait dix à peine, visi­ble­ment une qui ne man­geait pas à sa faim. De temps en temps, elle tous­sait, comme cha­que hiver, et ce n’était pas sa robe de futaine qui aurait pu la pro­té­ger bien du froid. Mais si vous l’aviez ren­con­trée, cette enfant souf­fre­teuse, si vous aviez regardé son visage à l’ovale par­fait, au nez déli­cat, au front large et pur, sur­tout si vous aviez croisé son lumi­neux regard, assu­ré­ment vous n’auriez pu man­quer de vous dire : « Quelle petite fille aima­ble, et quelle jolie âme elle doit avoir ! »

« Fais comme nous, déchausse-​toi et passe le gué ! Pares­seuse ! tu nous lais­ses ramas­ser seules le bois mort ! » crient Toi­nette et Jean­nette, avec de grands rires.

Pour attein­dre le coin de forêt où l’on trouve des bran­ches tom­bées, il fal­lait fran­chir le canal qui, du tor­rent, menait l’eau vers le mou­lin et comme sa mère lui avait recom­mandé de bien faire atten­tion et de ne pas pren­dre froid, Ber­na­dette ne vou­lait pas se mouiller les pieds. Elle resta donc dans l’île entre le canal et le gave, seule… Et sou­dain…

Ce fut pour elle un moment inima­gi­na­ble, extra­or­di­naire. Que se passa-​t-​il exac­te­ment ? Elle avait l’impression d’être entou­rée par un vent ter­ri­ble qui aurait voulu l’emporter, mais en même temps, elle se ren­dait bien compte que l’eau calme du canal n’était point ridée par ce vent, que les feuilles des arbres ne bou­geaient pas. L’Angelus venait de sonner à l’église, bou­le­ver­sée, elle était tom­bée à genoux et elle priait…

— Tiens, la voilà encore qui récite des priè­res ! elle n’est bonne qu’à cela !

Ber­na­dette sur­sauta, rame­née à la réa­lité par les voix de ses com­pa­gnes. Elle se leva et, sans hési­ter, tra­versa le gué. « Mais l’eau est chaude… » murmura-​t-​elle, pour elle seule, et les deux gami­nes de rire de plus belle, et de la secouer, et de la ques­tion­ner. « Qu’est-ce que tu regar­dais donc que tu avais l’air d’une sta­tue de cire ? » Et Ber­na­dette, grave, répon­dit.

Ce qu’elle avait vu ? Dans la grotte qui s’ouvrait au flanc de la mon­ta­gne, la grotte de Mas­sa­bielle comme on l’appelait, là, à l’endroit exact où se dres­sait cet églan­tier dégarni par l’hiver, elle avait vu sou­dain une lumière pro­di­gieuse, plus vive, plus belle que cel­les qu’on connaît sur la terre ; tout le coin en avait été éclairé. Puis une figure était appa­rue, au cœur même de cette lumière, une jeune Dame de dix-​sept ans à peine, idéa­le­ment belle, vêtue d’une robe blan­che à cein­ture bleue, la tête recou­verte d’un voile qui lui tom­bait sur les épau­les et qui tenait un cha­pe­let entre les mains. Et cha­cun des grains de cha­pe­let était comme une petite lumière, et les pieds de la jolie Dame repo­saient sur une rose d’or. Un ins­tant, les yeux bleus de l’apparition avaient regardé Ber­na­dette. Puis elle lui avait souri en lui fai­sant signe d’approcher. Mais, pres­que aus­si­tôt, la forme mer­veilleuse s’était effa­cée, la lumière s’était éteinte, et il n’était plus resté que le rocher gris et l’églantier sque­let­ti­que…

— La voilà qui devient folle ! s’esclaffèrent les deux filles. Raconte donc ton his­toire et tu ver­ras si tout le monde rit de toi !

Il faut vous dire que les Sou­bi­rous étaient consi­dé­rés par tous les gens de Lour­des comme les der­niers des der­niers. Le père avait bien pos­sédé un mou­lin, mais, blessé à l’œil par la meule de son moulin, il n’avait plus pu travailler comme avant, il avait fait de si mau­vai­ses affai­res que ses créan­ciers le poursuivaient. Il avait donc fallu quit­ter la vieille mai­son au bord de l’eau, le père, la mère et les qua­tre enfants, en ne gar­dant exac­te­ment comme meu­bles qu’un lit et un buf­fet. Comme ils ne savaient pas où aller, n’ayant pas un sou en poche, une âme com­pa­tis­sante leur avait prê­ter un ancien cachot, si déla­bré qu’on n’osait même plus y enfer­mer les mal­fai­teurs, mais qu’on avait trouvé assez bon pour les Sou­bi­rous.

On ne man­geait pas tous les jours chez les Sou­bi­rous ! Le père tra­vaillait de moins en moins ; il gagnait de temps en temps une pié­cette en se char­geant d’un tra­vail dont per­sonne ne vou­lait ; ramas­ser à l’hospice tou­tes les sale­tés, les cotons souillés, les pan­se­ments, les met­tre dans une hotte et aller les jeter dans le coin des ordu­res, loin du vil­lage. Pas de quoi, vous le pen­sez bien, faire vivre une famille de six per­son­nes. Aussi racontait-​on que le père Sou­bi­rous n’hésitait pas à cha­par­der. Jus­te­ment, durant l’hiver de l’apparition, il venait de sor­tir de pri­son où il avait passé quel­ques semai­nes pour avoir chipé une vieille pou­tre qui traî­nait dans la rue et en avoir coupé un mor­ceau pour se chauf­fer.

Lors­que l’on enten­dit racon­ter dans le vil­lage (Jean­nette et Toi­nette n’avaient, bien entendu, pas pu tenir leur lan­gue) les faits bizar­res dont Ber­na­dette pré­ten­dait avoir été témoin, ce fut un vaste éclat de rire. « Encore une his­toire des Sou­bi­rous ! » La gamine avait voulu se ren­dre inté­res­sante, alors que tout le monde savait bien que ce n’était qu’une petite sotte, qui connais­sait à peine A et B, qui se fai­sait moquer d’elle au caté­chisme lors­que son tour venait d’être inter­ro­gée. Quant à la mère de Ber­na­dette, elle n’avait pas cru davan­tage que les gens du vil­lage aux his­toi­res racon­tées par sa fille : « Tu ferais mieux d’attendre le Car­na­val pour faire tes far­ces ! lui avait-​elle dit, furieuse d’avoir entendu les moque­ries de tou­tes les com­mè­res. Si tu recom­men­ces, tu ver­ras quelle gifle tu rece­vras… »

Ber­na­dette ne répon­dait rien. Elle savait que tout ce qu’elle avait vu et res­senti était vrai. Elle éprou­vait en elle une exal­ta­tion mys­té­rieuse, incom­pré­hen­si­ble, comme si une force secrète la pous­sait. Pour­quoi les autres ne voulaient-​ils pas la croire ? Avait-​elle jamais menti, de toute sa vie. Elle ne s’enorgueillissait d’ailleurs nul­le­ment de ce qui lui était arrivé, car elle était si hum­ble qu’elle se consi­dé­rait elle-​même comme une pau­vre fille pleine de fau­tes et de misè­res, qui vrai­ment n’eût guère mérité qu’une visi­teuse venue du Ciel lui par­lât. Seule­ment, si la force étrange la pous­sait de nou­veau vers le petit coin de terre sau­vage où l’apparition s’était pro­duite, vers la grotte emplie de lumière, il n’y aurait puis­sance au monde pour l’empêcher d’y cou­rir. Son âme d’enfant inno­cente savait que Dieu l’appelait.

Et le diman­che sui­vant, le 14 février, au dedans d’elle-même, elle enten­dit cet appel. Et elle cou­rut aus­si­tôt à la grotte. Et tout recom­mença exac­te­ment pareil. La même lumière éclata, la même forme mer­veilleuse parut, sou­riant à Ber­na­dette, égre­nant un cha­pe­let. Puis le jeudi d’après, encore de même, mais cette fois, l’apparition parla. Une femme du pays, voyant la gamine s’élancer sur le sen­tier qui menait à la grotte, avait couru der­rière elle, avec du papier pour noter ce qu’elle obser­ve­rait ; et la jeune Dame ravis­sante s’écria : « Ce que j’ai à vous dire, il n’est pas néces­saire de le met­tre par écrit !… Voulez-​vous avoir la bonté de venir ici pen­dant quinze jours ? » — Oui, mur­mura Ber­na­dette. Et la Dame dit encore : « Je ne vous pro­mets pas de vous ren­dre heu­reuse dans ce monde, mais dans l’autre ! »

On ima­gine com­ment les gens de Lour­des accueilli­rent ces nou­vel­les his­toi­res ! « De plus en plus folle, la Sou­bi­rous ! » disaient les uns. « Tout juste bonne à enfer­mer ». Mais d’autres com­men­çaient à mur­mu­rer : « Et si c’était vrai ? Et si cette Dame dont parle Ber­na­dette était une Sainte, ou même si elle était Notre-​Dame, la Sainte Vierge ?… » Les dis­cus­sions allaient bon train. Tout ce que la petite racon­tait, per­sonne ne le voyait ni ne l’entendait. Pour les assis­tants, elle était sim­ple­ment à genoux, dans l’herbe de la prai­rie, les bras en croix, le visage d’une pâleur étrange, les yeux fixes sem­blant regar­der on ne savait quoi d’invisible ; les lèvres seules remuaient, comme pour une prière dont nul ne per­ce­vait les mots.

Désor­mais, cha­que jour, selon l’ordre qu’elle avait reçu, Ber­na­dette revint à Mas­sa­bielle. Et cha­que jour l’apparition se repro­dui­sit. Et cha­que jour,  quand elle sor­tait de son extase, elle racon­tait ce qu’elle avait vu et entendu. Une fois, elle dit que la Dame lui avait ensei­gné une prière pour elle seule et qu’elle devrait la réci­ter en silence jusqu’à sa mort. Une autre fois, qu’elle lui était appa­rue le visage extrê­me­ment triste et qu’elle lui avait com­mandé : « Priez pour les pau­vres pécheurs ! » Une autre fois encore, au moment où la petite voyante était en prière, réci­tant le rosaire qu’elle appor­tait désor­mais avec elle, elle se laissa tom­ber à terre, en écla­tant en san­glots ; elle baisa le sol en criant : « Péni­tence ! Péni­tence ! » puis elle se redressa, le visage rede­venu rayon­nant de joie…

Comme tout cela était étrange ! Bien plus étrange encore ce qui allait se pro­duire le matin du 25 février…

Ber­na­dette est en prière devant la grotte, à genoux selon son ordi­naire. Brus­que­ment, elle se relève, l’air égaré, et, de ses yeux fixes, regarde tout autour d’elle comme une enfant affo­lée. Puis elle retombe, et se met à grat­ter la terre de ses ongles… Une fla­que d’eau boueuse appa­raît. Ber­na­dette y trempe son visage. Quoi ? On dirait qu’elle mange cette terre, cette boue mêlée d’herbes ! Et les assis­tants de crier : « Assez ! Assez ! Elle est folle ! qu’on l’enferme ! » On se jette sur elle, on l’emporte chez elle. « Folle ! Lui crie aussi sa mère. Pour­quoi as-​tu fait cela ? » Et elle de répon­dre : « La Dame me l’avait ordonné. Elle m’a dit : « Allez boire et vous laver à la fon­taine, et man­ger l’herbe que vous trou­ve­rez là. » Elle a obéi…

De plus en plus folle… Et la mère se demande si elle ne va pas la faire soi­gner…

Mais, dans l’après-midi, un bruit court dans Lour­des. A l’endroit où Ber­na­dette a creusé la terre de ses ongles et de ses dents, une source a jailli. D’abord un filet d’eau, puis un vrai petit ruis­seau que bien­tôt il fau­dra cana­li­ser avec un tronc d’arbre. Le soir, tout le vil­lage assem­blé, stu­pé­fait, constate que la source a un débit consi­dé­ra­ble. Dès le len­de­main elle donne quatre-​vingt-​cinq litres par minute, cent vingt mille litres par vingt-​quatre heu­res…  C’est la fameuse « source de Lour­des », célè­bre dans le monde entier, et dans laquelle vont aujourd’hui se trem­per les mala­des qui deman­dent à Dieu la gué­ri­son.

Et jus­te­ment, huit jours plus tard, nou­veau bou­le­ver­se­ment dans le vil­lage. Un car­rier aveu­gle, du nom de Bour­riette, s’est fait appor­ter une fiole de l’eau pui­sée à cette source extra­or­di­naire ; il s’est frotté les pau­piè­res avec elle et immé­dia­te­ment, il a recou­vré la vue, pour la plus grande stu­peur du doc­teur, qui le soi­gnait en vain depuis des années et chez qui il a couru en criant : « Mira­cle ! mira­cle ! je vois ! » Tout le monde posait à Ber­na­dette la même ques­tion. Qui était cette « Dame » ? Une sainte ? Un ange ? Ne pourrait-​elle pas le lui deman­der ? Un jour enfin, le 25 mars, fête de l’Annonciation, elle don­nait la réponse. Oui, la Dame avait répondu. Elle avait dit : « Je suis l’Immaculée Concep­tion », c’est-à-dire : je suis celle qui est née indemne de toute faute, de toute souillure, celle que Dieu a vou­lue pure de tout péché, même du péché ori­gi­nel, parce que d’elle naî­trait Jésus le Sau­veur du monde. Marie, la Sainte Vierge, telle était la mer­veilleuse figure des appa­ri­tions.

Brou­haha ! dis­cus­sions de plus en plus vives ! Des mira­cles ! Nous som­mes témoins de mira­cles !   Mais non, des trucs, des men­son­ges !   Mais si, mais si ! C’est Notre-​Dame elle-​même… Le car­rier Bour­riette n’a-t-il pas été guéri ?  Je vous dis que c’est une folle que votre Ber­na­dette !  Et moi que c’est une sainte ! Mais, pen­dant qu’elle priait devant la grotte, elle a posé sa main sur un cierge allumé et elle n’a même pas eu la moin­dre trace de brû­lure !  C’est la preuve qu’elle est atteinte d’une mala­die ner­veuse.

Et les gens de conti­nuer ainsi sans fin. Désor­mais, cha­que fois que Ber­na­dette se ren­dait à la grotte, des cen­tai­nes et même des mil­liers de per­son­nes la sui­vaient, espé­rant aper­ce­voir la mys­té­rieuse pré­sence. Il avait fallu jeter des petits ponts sur le canal du mou­lin. Il fal­lait même que les gen­dar­mes fis­sent un ser­vice d’ordre. Le pro­cu­reur avait mené une enquête et ques­tionné lui-​même la petite voyante. Les jour­naux de toute la contrée par­laient de ces évé­ne­ments, et ils disaient même beau­coup de bêti­ses ! A Paris, on finis­sait par s’inquiéter de ce tapage qui se pro­dui­sait en ce coin perdu des Pyré­nées.

Au milieu de tout cela, la plus calme était Ber­na­dette. Elle n’était pas du tout enor­gueillie de se voir le point de mire de tout ce monde. Elle conti­nuait à mener son hum­ble vie de petite fille pau­vre. Elle priait beau­coup ; on la trou­vait sans cesse réci­tant son cha­pe­let. Tous ces gens l’interrogeaient, ces gra­ves mes­sieurs, ces méde­cins, cela l’ennuyait un peu mais ne la trou­blait guère. N’avait-elle pas sa force inté­rieure qui la sou­te­nait, et cette voix qui lui disait de per­sé­vé­rer ?

Enfin, le 16 juillet, une fois encore, Ber­na­dette va à Mas­sa­bielle. Elle trouve le cher coin bien changé. L’ordre est venu de Paris : faire ces­ser toute cette his­toire ! Le maire a envoyé une équipe d’ouvriers entou­rer d’une palis­sade le petit pré devant le grotte. L’enfant ne peut plus entrer. Elle s’approche de la bar­rière, se hausse sur la pointe des pieds. Immé­dia­te­ment la foule , car il y a foule !  Pousse un cri : « La Vierge est là ! » Ber­na­dette a repris son visage d’extase. Les yeux fixes, pleins d’amour et de fer­veur, elle regarde une chose invi­si­ble. Ses lèvres remuent, elle paraît au com­ble du bon­heur. Après un long moment elle se retourne : « La Dame m’a dit adieu, elle ne revien­dra plus. » Murmure-​t-​elle,

Et ce fut, en effet, la fin des appa­ri­tions. Mais non la fin de cette mer­veilleuse his­toire. Bien­tôt le monde entier la connut. Bien­tôt, dans tou­tes les parois­ses catho­li­ques, on rap­porta que la Sainte Vierge était appa­rue à une petite fille et lui avait parlé.

Ce ne sont plus alors quel­ques cen­tai­nes de curieux qui vien­nent à Lour­des, mais des mil­liers de pèle­rins. Beau­coup de mala­des qui veu­lent se laver dans l’eau de la source mira­cu­leuse… Et les pou­voirs publics de s’émouvoir, et les auto­ri­tés reli­gieu­ses de se pré­oc­cu­per de cette affaire !

Dès l’automne 1858, Mon­sei­gneur l’évêque de Tar­bes décida d’envoyer sur place une com­mis­sion de prê­tres pour exa­mi­ner Ber­na­dette. On l’interrogea lon­gue­ment. On lui posa mille ques­tions sur ce que la Dame lui avait déclaré. En elle, on ne trouva rien que de bon, de pur, d’innocent et de par­fai­te­ment fidèle à la foi chré­tienne. Et les mira­cles conti­nuaient… Et l’on par­lait de mala­des gué­ris, de paralytiques qui avaient retrouvé leurs jam­bes, de mori­bonds qui avaient été sau­vés ! Si bien qu’après plus de trois ans de réflexions, d’enquêtes, Mon­sei­gneur l’évêque déclara solen­nel­le­ment que les appa­ri­tions de Lour­des étaient vraies, qu’il fal­lait y croire : la Sainte Vierge était réel­le­ment appa­rue à Ber­na­dette Sou­bi­rous.

Quelle gloire pour elle ! Allait-​elle en tirer de la fierté ? Ce serait mal la connaî­tre. Au moment où le monde entier disait déjà qu’elle était une sainte, elle, elle s’en allait de Lour­des. Elle deman­dait à être accueillie dans un cou­vent de Sœurs de cha­rité.

Quand elle arriva au cou­vent, la Supé­rieure qui atten­dait une jeune fille extra­or­di­naire, peut-​être illu­mi­née visi­ble­ment de la gloire des appa­ri­tions, en ne voyant qu’une petite pay­sanne insi­gni­fiante ne put s’empêcher de s’écrier : « Quoi ! Ce n’est que cela ? » Et Ber­na­dette, avec un bon rire, de répon­dre : « Mais oui, ce n’est que cela ! » Puis elle ajouta : « Que fait-​on d’un balai après qu’il a servi ? On le range dans un coin, der­rière une porte… Eh bien, voyez-​vous, ma Révé­rende Mère, je n’ai été qu’un balai, un ins­tru­ment entre les mains de Dieu. » N’était-ce pas là le vrai lan­gage de l’humilité, la voix même de la sain­teté ?

Maintenant une histoire

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