Préface de Mgr Nicolas Brouwet

Préface de Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes

« Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession ! »

Si tant de pèlerins viennent à Lourdes, c’est parce que Marie les y invite et qu’elle y prend soin d’eux.

Mais elle les appelle à venir en procession.

Il y a quelques décennies les processions ont soudain paru suspectes. Au point de tomber en désuétude là où, auparavant, des centaines de fidèles se rassemblaient aux fêtes du Saint-Sacrement, de l’Assomption, du saint patron d’une paroisse ou d’un sanctuaire. Pourtant une procession met en lumière quelques aspects déterminants de la vie chrétienne.

• Tout d’abord un pèlerin est un homme debout. C’est la position par excellence d’un chrétien parce que c’est celle du Ressuscité, du Vivant. Baptisé, il est habité par la puissance de la Résurrection ; il est ressuscité avec le Christ pour partager la vie de Dieu.
• Un pèlerin est également en marche. Il avance. Il progresse sur la route. Pas à pas, il se rapproche du but. Voilà ce qu’est notre existence : un chemin vers la maison du Père, un pèlerinage qui nous conduit à Dieu. En marchant et en priant, avec Marie, nous nous souvenons que nous sommes appelés à aller de l’avant, à nous rapprocher du Seigneur, à grandir en sainteté, à franchir des étapes. Une route nous est ouverte, un horizon est donné à notre vie. C’est ce qui nous tient dans l’espérance.
• Pourtant cette marche ne se fait pas en solitaire ; elle se fait avec l’Église. Processionnant avec les autres pèlerins, unissant notre voix à la leur, nous faisons l’expérience de cette solidarité mystérieuse qui nous encourage dans la foi. Nous nous portons les uns les autres ; nous avançons ensemble vers un même but.
• Enfin, une procession est un lieu de communion. Tout le monde peut y prendre part. S’il doit y avoir de l’ordre, il n’y a pas de place réservée. Les saints marchent avec les plus grands pécheurs ; les jeunes avec les plus âgés ; les Français avec les Italiens ou les Irlandais ; ceux qui se portent bien avec les personnes malades ou handicapées ; les prêtres avec les plus humbles des fidèles…Les différents groupes se rassemblent. Ce n’est plus qu’une longue file d’hommes et de femmes guidés par Marie. C’est l’Église. Dans sa diversité, dans sa catholicité. Nous ne sommes plus que des fils et des filles qui tentent, les uns aves les autres, de marcher à la suite du Seigneur portés par la prière de Marie.

Merci au Père Régis-Marie de La Teyssonnière d’avoir écrit ce petit livre plein d’enseignements. Il nous rappelle pourquoi nous prions en procession à Lourdes. Et pourquoi ces processions nous enracinent, corps et âme, dans la foi chrétienne.

+ Nicolas Brouwet – Évêque de Tarbes et Lourdes