Pour Dieu c’est le coeur qui compte…
La révolution franciscaine du pape Bergoglio : “Pour Dieu c’est le coeur qui compte…”
Avec la fête de l’Annonciation, célébrée ce lundi 8 avril car la date du 25 mars était cette année liée à la Semaine sainte, tout est désormais prêt pour que le pape François exerce sa mission providentielle. Près d’un mois après son élection comme évêque de Rome, il a pris possession hier après-midi de sa cathédrale, Saint-Jean de Latran, après avoir inauguré une place, située devant cette église, en l’honneur du bienheureux Jean-Paul II. C’est d’ailleurs le bâton pastoral de ce grand pape qu’il a reçu au cours d’une célébration dans la basilique, à laquelle prenait part son vicaire général pour le diocèse de Rome, le « carissimo » cardinal Agostino Vallini. Cette crosse présentant le Christ crucifié au monde, héritée de Paul VI et du concile Vatican II, revient symboliquement au premier plan après celle de Pie IX que Benoît XVI avait préférée pour le temps de son pontificat…
Durant l’homélie François a insisté sur « le style de Dieu » qu’est la patience dont il fait preuve pour nous rejoindre par le moyen de sa miséricorde, dans les sacrements de l’Eglise. Miséricorde, patience, pardon, amour : ces mots sont revenus dans la prédication du pape qui répète, afin d’être mieux compris, un peu comme le fait la Vierge Marie dans les divers lieux du monde où elle apparaît. « Dieu aime, comprend, espère, fait confiance, n’abandonne pas, ne coupe pas les ponts, il ne se fatigue jamais de nous attendre », a-t-il dit, appelant les fidèles à ne pas se décourager devant leurs péchés, et à se tourner vers la « caresse d’amour » qu’est la Miséricorde divine incarnée dans le Christ Jésus. François, dont l’attitude simple et directe suscite l’enthousiasme populaire, a voulu ensuite saluer ses diocésains depuis le balcon de Saint-Jean de Latran, comme cela n’avait plus été fait depuis 35 ans. « Il va remplir non seulement les places, mais aussi les églises », commentait une personne interviewée, après que le pape ait donné sa bénédiction, en début de soirée, demandant à nouveau que l’on prie pour lui, et qu’il en a besoin… Ainsi se concluait l’octave de Pâques dans la Ville éternelle. Lors de l’Angélus, dimanche à midi, place Saint Pierre, sous un beau soleil de printemps, des dizaines de milliers de pèlerins venus en famille avaient aussi écouté le pape leur proposer de vivre « la béatitude de la foi », dans la lumière de la Résurrection du Christ, en devenant « témoins de la Miséricorde ».
« Soyez témoins de la Miséricorde », a martelé le Saint-Père depuis la fenêtre des appartements pontificaux qu’il n’habite pas, souhaitant que tous puissent faire l’expérience de la paix intérieure, comme un fruit du pardon donné et reçu. Il y avait là, sur la célèbre place, les très nombreux fidèles ayant participé le matin même à la messe dominicale présidée par le cardinal Vallini dans l’église du Saint-Esprit, proche du Vatican, ce sanctuaire romain de la Miséricorde où est vénérée l’image du Christ montrant son cœur à sainte Faustine, et à tous ceux qui veulent accueillir son message d’amour. Ce premier dimanche après Pâques est en effet, par la volonté du bienheureux Jean-Paul II, la fête de la Miséricorde divine. « Voulons-nous être des hommes au cœur de pierre, sans autre horizon que les soucis du monde, ou au contraire avons-nous décidé d’être des apôtres avec un cœur de chair, amis du Ressuscité, porteurs de son amour partout autour de nous ? De quel côté sommes-nous ? », a lancé en substance et avec une grande vigueur pastorale le vicaire du pape pour le diocèse de Rome, lors de son homélie suivie jusque dans la rue, grâce à un écran géant. La communion interminable, dans l’église-sanctuaire, sur le parvis, sur les trottoirs près du siège de l’ordre du Saint Sépulcre, manifestait de la part du peuple présent une attente de Dieu indescriptible, les personnes paraissant comme affamées du pain du Ciel qui leur était distribué sans manières, donnant une image très belle de l’effet spirituel produit par la révolution franciscaine de Bergoglio depuis le soir du 13 mars dernier. Ses paroles renouvellent les cœurs en profondeur. Les gens vont vers les sacrements, en masse, car l’Eglise en la personne de ce pape est redevenue crédible au plus haut niveau, et ce n’est pas « virtuel ». C’est un constat, un fait vérifiable, et non pas un jugement porté sur le passé récent qui d’ailleurs est sans intérêt. Andrea Tornelli par exemple analyse le phénomène dans le quotidien La Stampa de ce lundi, notant que de nombreux prêtres témoignent de ce renouveau inattendu dans leurs paroisses.
Le pape François peut maintenant consulter, se renseigner, s’apprêtant à décider du gouvernement qu’il va donner dans les prochains jours à l’Eglise universelle. Il apprend par exemple qu’un évêque proche des réseaux traditionnalistes, à peine nommé à la fin du pontificat de Benoît XVI, a interdit à radio Vatican de diffuser l’interview qu’il avait accordée, ordonnant même qu’elle soit détruite – par la voix d’un de ses employés – dans un esprit de carrière, afin dit-on de ne pas laisser de traces qui puissent un jour lui être reprochées… Ces erreurs de casting épiscopal et les manœuvres ambitieuses qui les ont accompagnées déplaisent profondément à François, qui s’entoure d’hommes désintéressés d’eux-mêmes, déjeune à la maison Sainte Marthe avec les prêtres et les évêques qui y logent, comme par exemple Mgr Lorenzo Baldisseri, secrétaire de la congrégation pour les évêques, ancien nonce au Brésil à qui aucun appartement n’avait encore été accordé…, dont on murmure qu’il pourrait succéder au cardinal Bertone comme Secrétaire d’Etat. Le nom du nonce à Paris, Mgr Luigi Ventura, est également cité, étant actuellement selon plusieurs grands électeurs italiens du nouveau pape « le meilleur nonce au monde ». François a reçu dernièrement l’ancien préfet de la Maison pontificale, et l’ancien cérémoniaire, donnant ainsi des signes forts de sa ferme volonté de changement. La tolérance zéro est spécialement réaffirmée dans les affaires de pédophilie sacerdotale, comme il l’a dit vendredi à Mgr Gerhard Müller, préfet pour la Congrégation pour la doctrine de la foi. Bref, François ne pliera sur aucun point essentiel, et le radicalisme évangélique dont il fait preuve rassure et soulage tous ceux qui aiment l’Eglise infiniment, et qui ont tant souffert de la voir défigurée par les mondanités et certaines nominations arrachées au vieux pape Benoît ces dernières années. La première nomination du pape, samedi dernier, va dans le sens de cette « régénération » de l’Eglise que le conclave a souhaité. Le Père José Rodriguez Carballo, ministre général de l’ordre des Frères Mineurs, 119ème successeur de saint François d’Assise, devient le secrétaire de l’importante Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, présidée par le cardinal brésilien Joào Braz de Aviz (voir son portrait dans ce blog, en date des Congrégations générales qui ont précédé l’élection de François…).
Dans le grand quotidien laïc Corriere della Serra, ce dimanche, l’éditorialiste Enrico Marro proposait que les appartements du pape, laissés vacants, puissent être visités moyennant quelques euros, et que le prix en soit versé aux pauvres de la périphérie de Rome. Chacun avance des idées librement en faveur de la purification dans l’Eglise, parfois avec une certaine audace maladroite, mais toujours dans un immense respect pour ce pape qui manifeste la Miséricorde, embrasse les malades et prend dans ses bras les enfants, comme un père plein de bonté qui s’adresse directement à chacun par la vérité de ses gestes et pas seulement de ses paroles. Mercredi dernier il a signé un autographe sur le plâtre d’une petite fille à la jambe cassée. Où ce pape de 76 ans, dont l’élection n’avait était pronostiquée par personne, puise-t-il son énergie et la joie permanente qui se lit sur son visage ouvert et souriant ? « La résurrection du Christ est notre force », a-t-il confié à l’audience générale de la semaine dernière, reprenant les catéchèses de l’Année de la foi. La mort et la résurrection du Christ sont le cœur de notre espérance, ne cesse-t-il de montrer, rendant un hommage appuyé aux femmes à qui nous devons le récit du tombeau vide au matin de Pâques. « Selon la loi juive de l’époque les femmes et les enfants ne pouvaient rendre un témoignage crédible », note François, alors « si il s’agissait d’un fait inventé, dans le contexte de l’époque il n’aurait pas été relié au témoignage des femmes », relève-t-il. « Mamans et femmes, avancez avec ce témoignage ! ». « Pour Dieu c’est le cœur qui compte », ajoute encore le Saint-Père, soulignant que les femmes ont un rôle essentiel dans l’Eglise pour la transmission de la foi, dont les hommes ont souvent une approche trop rationnelle, comme Thomas, l’apôtre qui doute et à qui Jésus ressuscité dit, en montrant ses plaies : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jean, 20). Avec ce pape rayonnant d’humanité, « laissons-nous illuminer par la Résurrection du Christ, laissons-nous transformer par sa force, pour qu’en ce monde les signes de mort fassent place aux signes de vie, à travers nous »…
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