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Nos lecteurs écrivent

Je souhaiterai revenir sur le témoignage d’une Lourdaise que vous avez publié hier dans votre journal en ligne au sujet des inondations à Lourdes. Si j’interviens à ce sujet, c’est que, en tant que technicien rivière auprès de collectivités territoriales et Lourdais, je suis très sensibilisé aux phénomènes naturels qui touchent régulièrement ma ville.

Les photos publiées dans l’article par votre journal ne datent pas de 1986 mais du 1er juin 1979, pour la Pentecôte.

Ce jour-là ,après des pluies intenses pendant plusieurs jours venant du sud-ouest associés à un redoux qui avait fait fondre la neige, l’ensemble des cours d’eau pyrénéens ont subi de fortes crues. A Lourdes, le débit moyen journalier pour la journée du 1er juin était de 390 m3/s. La gave avait submergé les avenues du Paradis et de Peyramale (photo) qui n’étaient pas configurées comme actuellement. Les hauteurs d’eau enregistrées en 1979 sont assez similaires de celles que nous venons de connaitre ce week-end à Lourdes, inférieures à celle de 1982 et très inférieures à 1937, crue considérées comme  historique. La seule différence notoire entre ces deux évènements est la période pendant laquelle elles se sont déroulées. En effet, la plupart des grandes crues qu’a connues le bassin du Gave de Pau se déroulent entre le 20 octobre et le 15 novembre, à l’automne. On peut citer, le 29 octobre 2005, 6 novembre 1982 et la plus importante le 26 octobre 1937. En 1979, c’était en juin et  l’on pourrait la comparer aux hautes eaux que nous avions connues en mai 2009 suite à un hiver très enneigé.

Il est aussi temps de faire taire une croyance collective, je dirai une légende urbaine, qui consiste à croire que des lâchers de barrages seraient à l’origine de telles inondations. En aucun cas cela est vrai, car tout simplement les volumes potentiels que pourraient lâchers en même temps les trois barrages (Gloriettes, Tech et Ets Coubous)  présents sur le bassin versant du Gave de Pau sont sans commune mesure avec les débits dans le gave au moment de ses phénomènes paroxystiques.  Les quelques millions de litres stockés dans ces retenues représentent une quantité infinitésimale en rapport des milliards de litres d’eau qui sont passés dans le Gave ces derniers jours ou en 1979. Non, la pluie tombée, la neige fondue sont les seuls responsables de la montée des eaux. Pour exemple, l’épisode pluvieux du week-end dernier a vu pas moins de 400 mm d’eau, soit 400 litres d’eau au mètre carré du côté de Gavarnie. En multipliant cette hauteur d’eau par la surface du bassin versant du Gave de Pau, on atteint très vite les milliards de litres. Ils font bien alors les évacuer et c’est le cours d’eau en crue qui s’en charge. Autre exemple, ce week-end le barrage de Caillaouas sur le bassin de la Neste du Louron est monté de 11 mètres soit 2,5 millions de mètres cubes en deux jours ce qui correspond à 2,5 milliards de litres d’eau. Dans ce cas, le barrage étant à l’étiage avant la pluie, cela a permis de tamponner la montée des eaux à l’aval sur la Neste. Mais lorsqu’un barrage est déjà plein lorsque de fortes pluies arrivent, il devient transparent à la crue c’est-à-dire que son influence en terme de rétention est nulle tout au plus un léger retard dans la propagation suivant la configuration des sites.

Il est souvent plus aisé, plus facile à accepter que c’est l’homme le responsable de tels évènements alors que tout simplement ce sont des catastrophes d’origine naturelle. C’est une sorte de fatalité à laquelle nous devons nous adapter pour en limiter les conséquences néfastes, mais nous ne pourrons jamais nous en prémunir totalement.

Frédéric DUPLAN

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