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Abdelkader Djemaï «un poisson dans le gave»

L’écrivain d’origine algérienne Abdelkader Djemaï est à Lourdes, dans le cadre de la 31e Quinzaine littéraire et artistique. Ce passionné tient à transmettre le goût de l’écriture aux lecteurs et aux jeunes Bigourdans.

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Abdelkader Djemaï est né en 1948 à Oran, de «parents analphabètes». Mais, en tombant sur un livre de la Bibliothèque verte, à 10 ans, il a eu une révélation : devenir écrivain. Longtemps journaliste en Algérie, il vit en France depuis 1993. À son actif, près de 25 romans et récits. Dont le dernier, «Histoires de cochons», est parti d’un récit sur le porc noir de Bigorre. L’auteur est à Lourdes et dans le département pendant une semaine pour présenter son œuvre, parler de son métier et animer des ateliers d’écriture.

Depuis combien de temps venez-vous à la Quinzaine de l’Atelier imaginaire ?

Depuis une dizaine d’années. D’abord, pour faire participer au jury du prix Prométhée. Puis, chaque année, je suis revenu pour présenter mes livres et échanger avec le public et dans les classes. J’ai plaisir à venir, car l’accueil est chaleureux et j’aime beaucoup la région. D’ailleurs, sur commande de l’Atelier imaginaire, j’ai écrit «Pain, Adour et fantaisies», un portrait de la Bigorre sur le porc noir, le Tourmalet, Yvette Horner ou le haricot tarbais.

Qu’appréciez-vous à Lourdes et en Bigorre ?

Pour moi, c’est un lieu d’écriture où je me sens en état de créativité. Je rencontre des gens qui m’inspirent, je suis à l’aise. Parce qu’on n’écrit des livres que si on en ressent le besoin. En se racontant, on raconte les autres aussi. L’écrivain n’est pas un poisson d’aquarium. C’est plutôt un poisson dans le gave qui doit chercher sa propre nourriture, sa matière pour écrire.

Vous présentez cette semaine «Histoires de cochons», sorti en mai 2014. Pourquoi parler de cet animal ?

Ça a commencé avec le porc noir de Bigorre. Je me suis dit qu’il faudrait parler du cochon dans le monde. C’est une bête pour laquelle j’ai de la sympathie, alors qu’on lui colle un tas d’a priori, qu’il est occulté et que cet animal est instrumentalisé politiquement. Par exemple, le livre contient une sorte de réponse au maire FN de Hayange sur la Fête du cochon, publiée dans «Le Monde». Pour moi, à travers la planète, le cochon a toujours été utile à l’humanité.

Pour la Quinzaine, vous animez un atelier d’écriture. Pourquoi est-ce important ?

C’est la deuxième année que j’anime un atelier. Mais j’ai l’habitude d’en faire régulièrement dans les écoles, les maisons d’arrêt et à l’étranger. Ça sert à susciter l’envie et le plaisir d’écrire. Aussi, j’apprends beaucoup pendant ces ateliers. Car l’écriture est un chantier permanent. On apprend toute sa vie à écrire.

Un projet de livre ?

Oui, sur l’abbé Gabriel Lambert, un prêtre défroqué devenu maire d’Oran dans les années «30». Il était idéologiquement proche du fascisme. Les années «30», ça rappelle aujourd’hui.

Propos recueillis par A. Guérin

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