Les meilleurs poissons nagent à contre-courant
Au cours de la messe de l’Assomption, à Lourdes, le 15 août dernier, des milliers de pèlerins se sont unis dans la prière aux intentions de l’Eglise universelle.
Le 15 août dernier, répondant à l’appel des évêques, les catholiques de France se sont mobilisés pour prier spécialement afin que les enfants cessent d’être « les objets des désirs des adultes », et puissent se construire aux côtés d’un papa et d’une maman, selon le plan divin qui est source de vie et de bonheur.
Tandis que s’annonce un débat autour de la légalisation du mariage et de l’adoption en faveur des couples homosexuels, cette « prière pour la France » a également été lue à Lourdes, durant la messe du pèlerinage National. De nombreux pèlerins originaires d’autres pays se sont unis à cette démarche historique, destinée à éveiller les consciences avant qu’il ne soit trop tard.
« L’heure est grave. C’est une rupture de civilisation de vouloir dénaturer le mariage », déclarait le cardinal Philippe Barbarin, Primat des Gaules, dans les colonnes du Figaro, la veille de la fête de l’Assomption. En effet, les fondamentaux d’une civilisation peuvent-ils être changés au gré d’une élection? Provoquant un intérêt très marqué dans les médias, l’évènement de cette prière nationale a suscité de nombreuses questions de la part des journalistes, certains reprochant à l’Eglise d’avancer « à contre-courant » des idées en vogue.
Mgr Bernard Housset (1), responsable du Conseil des évêques de France pour la solidarité – qui présidait le pèlerinage à Lourdes – a su trouver les mots pour expliquer qu’au contraire de l’indifférenciation, c’est l’altérité qui favorise une éducation réussie, dans le dialogue et le respect des différences. Pour illustrer ce réalisme chrétien qui nous fait entrer en résistance, il a trouvé spontanément une formule pleine de bon sens : « Ce sont les meilleurs poissons qui nagent à contre-courant… ».
Dans cette société marchandisée où l’égoïsme a force de loi, le refoulement du spirituel trouve à Lourdes son remède pour des millions de personnes venues du monde entier : la prière, qui est d’abord relation avec le Christ ressuscité, nous entraîne à sortir de nous-mêmes, ouvre nos cœurs et nous rend capables d’aller gratuitement vers les autres, à contre-courant de l’individualisme ambiant, avec des gestes d’amour désintéressé manifestant « l’estime de Dieu » envers chaque personne humaine, en particulier la plus vulnérable.
La grâce de Lourdes est ainsi donc plus que jamais actuelle : signe de la vie qui triomphe dans la lumière divine, par-delà la mort, la Vierge Marie nous répète « priez, priez », non pas pour nous couper du monde, mais au contraire pour nous permettre d’y être pleinement présents et acteurs, avec courage, dans une perspective d’éternité.
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