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L’handicap n’est pas une différence

…comme les autres

Une chronique de Philippe de Lachapelle sur Radio Notre-Dame.

«Mais Papa, c’est quoi la trisomie 21 ? » Cette question, Joseph, 12 ans la pose brutalement, dans le train, au retour d’une consultation spécialisée. «Papa c’est quoi la trisomie 21 ?». Ses parents cherchent les mots, expliquent, mais la question revient à plusieurs reprises dans la bouche de l’adolescent manifestement pas satisfait par les réponses. Il finit même par s’énerver. «Mais sapristi, c’est quoi la trisomie 21 ?».

Ses parents comprennent alors que la vraie question est « Pourquoi dans le parc tout à l’heure, les enfants à coté desquels je jouais avaient un drôle d’air en me regardant ? Pourquoi cette maman a-t-elle rappelé sa fille quand je me suis approché d’elle pour jouer ? Pourquoi ? »

Ce témoignage, Jean et Françoise le livrent douloureusement dans un courrier adressé à Ombres et Lumière. « C’est facile – expliquent-ils- de faire admettre que nous sommes tous plus ou moins handicapés. De faire comprendre à Joseph qu’il est handicapé à cause d’un malheureux petit chromosome de trop ; comme nous autres sommes parfois handicapés du cœur, à ne pas savoir sourire, pardonner, aimer… Mais ce n’est pas facile d’expliquer à un adolescent trisomique le pourquoi ? Pourquoi lui et pas un autre ? Pourquoi, lui, ça se voit sur son visage ? Pourquoi tant de gens s’arrêtent sur son apparence ? »

Cette question du « pourquoi » taraude bien des personnes handicapées. Et nous devons nous garder de réponses trop rapides comme « nous sommes tous handicapés ». Un ami, lui-même handicapé, à qui j’avais dit cela m’avait rétorqué vivement : « Je ne suis pas sûr que tu aimerais que nous échangions nos handicaps ». Il avait raison. Nous sommes vite tentés de nier la souffrance du handicap en le relativisant comme une simple différence. Or le handicap n’est pas une différence comme les autres. « Il nous confronte à l’irrémédiable, et à l’œuvre de mort en nous », affirme la psychanalyste, Julia Kristéva, elle-même maman d’un enfant handicapé. Elle ajoute : « Il importe de développer notre capacité d’être seul, singulier, tout en reliant dans le soin et l’amour nos êtres uniques. »

Cette conscience de singularité n’est  pas un bien en soi. Elle doit nous ouvrir à ce pour quoi nous sommes faits, la communion. Une relation de personne à personne, dans laquelle chacun peut découvrir sa valeur unique, sacrée. Découvrir qu’il est un don pour l’autre différent. Dans cette expérience de communion, Joseph pourra expérimenter que l’amour permet de vivre avec tous les « pourquoi », voire de les dépasser quand dans sa singularité, il découvrira qu’il donne vie à l’autre.

Chronique de Philippe de Lachapelle sur Radio Notre-Dame, le mardi 30 octobre 2012

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