Stampa

Suppression de trains de pèlerinages

Plusieurs quotidiens comme Ouest-France, La Croix ou La Dépêche du Midi, relaient des réactions suite à l’annonce par la président de la SNCF de la suppression de certains trains de pèlerinages à destination de Lourdes. Voici celle de Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, dans un communiqué émis par le sanctuaire, et celle du Frère Olivier de Saint Martin, dominicain, directeur du pèlerinage du Rosaire.

La réaction de Mgr jacques Perrier, evêque de tarbes et lourdes

«Les Sanctuaires de Lourdes ne sont pas clients de la SNCF. Ce sont les Directions de pèlerinage qui commandent des trains. Mais les Sanctuaires sont intéressés par le problème des trains à cause des conséquences sur les arrivées de malades, la capacité des Accueils où sont hébergés les malades n’étant pas indéfinie. C’est ainsi que la “commission calendrier” se tient finalement à Lourdes, dirigée par le laïc en charge du planning. Dans le cadre de la modernisation des structures d’accueil, les Sanctuaires et la Ville de Lourdes ont aussi été amenés à s’intéresser aux “voitures-ambulances”, à cause de la vétusté de celles-ci et de leur prochaine mise au rancard. C’est une affaire de quelque 9 millions d’euros que les pèlerinages ne peuvent prendre en charge. Pour l’instant, les perspectives de subventions sont bouchées. Le Premier Ministre a été saisi. Il a chargé un médiateur d’explorer des solutions. Jusqu’ici, il n’y a pas de retour. Une convention avait été solennellement signée au plus haut niveau sur les tarifs, les horaires et les conditions de réservation. Elles ne sont pas observées par la SNCF. Au nom des évêques de France, une lettre du président de la Conférence épiscopale, le cardinal André Vingt-Trois, au président de la SNCF est restée, jusqu’à ce jour, sans réponse».

Mgr Jacques Perrier, Lourdes, le 18 juin 2011

La réaction du Frère Olivier de Saint Martin, directeur du pèlerinage du rosaire

“Le dimanche de la Pentecôte, un extrait d’une interview de Monsieur Pépy, informait les auditeurs que la SNCF ne pourrait, dans les années qui viennent, assurer la circulation de la totalité des trains de pèlerins. Le Président de la SNCF demandait que les directeurs de ces trains fassent preuve de compréhension et de bienveillance. Ce sont ses propres termes. Les mêmes directeurs auraient aimé, de leur côté, en signe de considération pour les plus de 200 000 personnes qu’ils transportent, apprendre la nouvelle autrement.

Directeur d’un important pèlerinage (environ 20 000 personnes), j’ai attendu  huit jours une clarification. De fait, l’annonce de M. Pépy est en totale contradiction avec les engagements de ses propres services, trois jours auparavant. Mais non, aucune explication. A y bien réfléchir, cela n’est pas très étonnant au regard des six derniers mois : jamais de réponse aux courriers (que ce soit d’élus, d’évêques dont le Président de la Conférence épiscopale), rupture unilatérale d’accords signés…

Nous acceptions depuis longtemps des conditions déjà difficiles en terme de qualité de matériel, d’aléas d’horaires, … En janvier dernier, nous avons aussi du accepter de nouvelles conditions tarifaires sous la menace de l’arrêt de l’activité pèlerinages. Comprenant les enjeux économiques, nous avons même proposé des solutions qui ont été acceptées. Nous espérions devenir des clients comme les autres. Mais aujourd’hui, les travaux de rénovations mettent en cause les trains spéciaux… Que l’on me permette cette question : si les difficultés techniques avancées par Monsieur Pépy, sont sans doute vraies, ne sont-elles pas une excuse pour supprimer les trains de pèlerins (voire d’autres) ?

Nos trains transportent des bénévoles, des personnes malades ou handicapées, des personnes valides, des jeunes, des moins jeunes. Ils vont à Lourdes en raison de leur foi (même s’ils ne sont pas tous catholiques) et du désir de servir. Il est facile d’imaginer le formidable réseau de solidarité qui se noue à l’intérieur des pèlerinages et qui est derrière leur organisation. Les milliers de bénévoles de nos associations participent à nourrir l’ossature d’une société attentive aux plus fragiles. Nous ne prétendons pas être les seuls à œuvrer dans ces domaines d’intérêt général. En écrivant ces lignes je pense en particulier à l’intervention bouleversante du député P. Roy qui, de retour à l’assemblée nationale, disait à propos des malades, de ceux qui luttent contre la souffrance : «Aimons-les». Nous essayons de le faire au cours de l’année. Nos trains de pèlerins sont une expression visible de ce travail de fourmis. Supprimez-les, et tant nos bénévoles que les pèlerins malades que nous emmenons en seront découragés. L’individualisme grandira, le service à l’autre diminuera, au nom de la difficulté technique à mettre en œuvre des trains qui expriment une solidarité. Difficulté due à des travaux, difficultés dues aux fragilités des personnes que nous transportons qui n’auraient donc plus le droit ni la possibilité de voyager, de faire un pèlerinage !

Derrière les trains de pèlerins se trouve donc une question de société. Une question de politique, au sens noble du terme. Un train de pèlerins malades est une (je ne dis pas la seule) expression de l’attention aux personnes fragiles. L’Etat doit être le garant de cette expression en particulier au travers des entreprises dont il a la tutelle (dont la SNCF). Nous entrons là dans la notion de service public qui est constitutive de notre pays. Sans cela, sous couvert de considérations techniques, on visera uniquement à une stricte rentabilité financière. On supprimera les trains «difficiles» à mettre en œuvre ou non rentables ou… Aujourd’hui ce sont les trains de pèlerins, ces personnes qui cherchent un peu d’espérance à Lourdes au travers de leur vie de douleur mais qui sont difficiles à transporter… Demain c’en seront d’autres…

Aujourd’hui et demain on oubliera l’homme et le plus fragile payera. Et si nos élus se saisissaient de la question ?”

Frère Olivier de Saint Martin, dominicain, directeur du Pèlerinage du Rosaire, le 20 juin 2011

Merci a Lourdes Magazine

Avviso: Le pubblicità che appaiono in pagina sono gestite automaticamente da Google e sono necessarie a poter mantenere gratuite queste pagine. Pur avendo messo tutti i filtri necessari, potrebbe capitare di trovare qualche banner che desta perplessità. Nel caso, anche se non dipende dalla nostra volontà, ce ne scusiamo con i lettori.


Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *

Questo sito usa Akismet per ridurre lo spam. Scopri come i tuoi dati vengono elaborati.

Pulsante per tornare all'inizio