Installation des gens du voyage
Les gens du voyage ont pris possession de leurs aires dédiées aux différents coins de Lourdes. Pour l’installation sur la prairie Abadie, une réunion entre municipalité, police, médiateurs s’imposait. Sous la chaleur, des paroles ont fusé.
Ils sont là ! Près de 900 caravanes ! Depuis mercredi 15 août après-midi, les voyageurs sont dans la cité mariale pour vivre leur 56e pèlerinage qui se tiendra du 20 au 26 août. Pas la peine d’écrire que leur installation s’est déroulée dans le calme et sans heurt, personne ne le croirait. Les routes entrant dans la cité, de Tarbes et Pau, ont été coupées dès midi et depuis le rond-point de Louey, sur la RN 21, c’était «le bouchon du siècle». Enfermées dans ce bouchon, les familles ont attendu de longues heures sans eau, sans nourriture, sans latrines. Et plus le jour avançait, plus les esprits un peu chauffés par le soleil, un peu fatigués parla route, un peu énervés par les heures d’attente se sont enflammés. Contre les obstacles rocheux placés par la municipalité pour retarder l’entrée des caravanes, contre la municipalité, contre la femme, le chien, les enfants… Avec diplomatie, et beaucoup d’énergie, les médiateurs des gitans et ceux de la mairie ont fait un vrai travail de communication pour déplomber l’ambiance, les humeurs ne sont restées qu’à l’état de paroles. Sous les sapins, devant l’aumônerie, la réunion de retour sur l’installation entre les médiateurs de tous les camps, ceux de la mairie, le maire Jean-Pierre Artiganave, la police, a servi à «se dire des choses». Une partie de l’entretien s’est déroulée sans la presse, l’autre devenant plus sereine, plus policée. Mais les gens du voyage ont le verbe haut et coloré. Les reproches et les questions ont tout de même fusé. Père Michel Lahet retient tout le positif de ces échanges : «Il n’y a qu’à Lourdes qu’on se parle ainsi. Certes, il y a des problèmes, il faut les régler tous ensemble». Prochain rendez-vous lundi matin.
Et le voyageur pèlerin ?
Il ne faudrait pas oublier que le voyageur vient surtout en pèlerinage. Père Michel Lahet estime que «cette convergence médiatique est démesurée, pointer les problèmes avec les commerçants, les batailles ici et là, suffit. Et Marie, que nous prions, quelle place a-t-elle au milieu de tout ça ?» Le recteur Horacio Brito a été applaudi pour tout le liant qu’il apporte afin de faciliter ce pélé. Car, tous le reconnaissent, ce n’est pas une mission facile à gérer.
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