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Documento eccezionale del 1858

Una lettera originale del 1858 in cui il Sacerdote dell’epoca Padre Peyramale descrive a suo fratello quanto sta accadendo a Lourdes. 9 Marzo 1858

Grazie a Victor per il prezioso documento

Mon cher receveur,

Mr Lamothe ton compagnon d’infortune m’a envoyé une caisse de bouteilles de vin. j’ai été très touché de ce souvenir. tu trouveras ci-inclus une lettre de remerciement pour lui. tu auras la bonté de compléter l’adresse et de confier la missive au chemin de fer. je ne toucherai pas aux bouteilles. elles appartiennent de droit aux noyés de riscle ; eux seuls les boiront.

j’ai reçu aussi ta caisse de poissons qui ont été trouvés délicieux. je te remercie de cet envoi en te priant de t’en tenir à celui-là. les arêtes ne vont pas à mon gosier malade.

En ouvrant cette lettre, tu as dû te demander pourquoi je prenais contre mes habitudes, du papier à grand format. Je me hâte de t’en donner la raison. J’ai à t’entretenir d’un phénomène qui s’est passé à Lourdes, et qui doit être un fait divin ou un fait phisiologique inouï peut-être, et que la science aura bien de la peine à expliquer. tu jugeras.

Le jour que tu es parti pour Bordeaux, ou la Teste, le jeudi gras une enfant de Lourdes, de 12 à 13 ans, était sur les bords du gave non loin de la ville avec quelques-unes de ses compagnes. arrivée en face d’une grotte elle appercoit comme une dame vêtue d’une robe blanche, un voile blanc sur la tête, une ceinture bleue, et des souliers jaunes avec une rose sur chacun. elle tenait un chapelet à la main. surprise cette enfant se tourne vers ses camarades en leur criant : regarder, regarder ! quoi donc ? lui dirent-elles. nous ne voyons rien. sur ce les filles se retirent. elles y reviennent le dimanche suivant. la même apparition à la même fille. elle avait eu la pensée d’emporter de l’eau bénite : elle lui en jette, et l’apparition de sourire et de s’approcher. le jeudi la fille y revient encore. cette nouvelle s’était répandue dans la ville, quelques curieux ou curieuses donnèrent à l’enfant une feuille de papier, une plume et de l’encre pour les présenter à la vision. elle les lui présente ; la vision lui dit : je n’ai rien à t’écrire, fais moi seulement la grace de venir pendant quinze jours. Je te dirai ce que je veux.

Chaque matin la fille est allée à la grotte. en arrivant elle allumait un cierge, prenait son chapelet pour le réciter. à la première, ou seconde dizaine la vision avait lieu, et cette enfant était ravie en extase. les personnes qui l’ont vue dans ce moment, et elles sont nombreuses, et de tous les sexes, et de toutes les conditions, et de tous les rangs, ces personnes affirment qu’on ne voit rien de semblable sur la terre. sa figure se transformait, un sourire ineffable courait sur ses lèvres. elle n’était plus de ce monde. tu comprends que la ville s’est émue de cet événement. la police est intervenue. elle a menacé cette enfant de la mettre en prison jusqu’à l’âge de 21 ans si elle revenait à la grotte. il n’y a pas eu moyen de l’en empêcher. elle a répondu à toutes les questions, à toutes les intimidations, avec une raison et une fermeté au-dessus de son âge. le procureur impérial l’a mandée aussi au parquet : elle lui a dit : vous pouvez empêcher de venir à la grotte les curieux pour moi vous ne m’en empêcherez pas. il a fallu la laisser faire. et l’on attendait avec impatience le dernier jour. jeudi la nouvelle de cet étrange événement s’était propagée au loin : aussi dès le mercredi on voyait venir de tous les coins de l’horizon des flots de pèlerins. le lendemain matin dès l’aurore la grotte était envahie par des flots de curieux. on évalue à six mille les étrangers qui étaient accourus pour voir cette enfant. elle paraît vers huit heures. les mêmes incidents se produisent ; et après l’extase comme elle traversait la foule elle s’avance vers une fille de barèges presque aveugle, elle l’embrasse sans la connaître. cette fille de barèges avait été menée par la main à la grotte, elle s’en revient seule à Lourdes, où elle promène seule au milieu du marché. le bruit de ce miracle se répand dans la ville avec la rapidité de l’étincelle électrique. tous les étrangers se portent en foule vers la demeure de la jeune thaumaturge : on veut la voir, toucher ses vêtements, lui faire toucher des chapelets, des médailles mille objets. le père de la fille de barèges vient chez moi sur ces entrefaites. avec l’accent de la conviction la plus profonde, les larmes aux yeux, en présence de plusieurs témoins, il m’affirme sur la foi du serment que sa fille a recouvré la vue miraculeusement. le lendemain on a voulu constater ces faits. au moment où je t’écris on me dit que cet homme de barèges est ici, les uns disent qu’il est mandé par le procureur impérial, les autres qu’il est venu en action de grâce pour la guérison de son enfant. lui-même l’aurait dit. s’il n’y a pas un fait miraculeux c’est un dédale d’où l’on ne peut pas sortir. je m’arrête là. quand tu viendras je te donnerai toutes les circonstances qui se sont passées, en attendant je t’écrirai la solution qui interviendra.

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