Hommage à Mgr Jacques Perrier

 “Gardien de la Grotte” depuis quinze ans     

Lors de ses vœux aux habitants de la cité mariale, le 17 janvier dernier, Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, a laissé entendre qu’il quitterait sa charge bientôt. Il a eu en effet 75 ans le 4 décembre 2011, l’âge où tout évêque en responsabilité d’un diocèse doit remettre sa démission au pape. Son successeur, Mgr Nicolas Brouwet,  vient d’être nommé, ce 11 février, en la fête de Notre-Dame de Lourdes.

Sans attendre, rendons hommage à l’homme d’Eglise qui a tant marqué l’histoire de Lourdes en quinze ans, accueillant deux papes, et cherchant sans cesse à renouveler en profondeur la proposition de la foi faite aux pèlerins. Détestant par-dessus tout la prétention et la paresse, il s’est mis avec audace et humblement au service d’un chantier perpétuellement en mouvement depuis 150 ans. Sa grande ligne pastorale, difficile à mettre en œuvre, semble avoir été d’accorder des réalités qui peuvent initialement apparaître comme contradictoires, remplaçant autant que possible le « ou » d’opposition par le « et » qui rassemble… dans une volonté inspirée de synthèse et d’unité. Le chemin du Jubilé, lancé en 2008, a par exemple rapproché historiquement le haut et le bas de la ville. Mgr Perrier a également brisé le schéma binaire qui séparait la saison des pèlerinages et la période dite « hors-saison », suscitant des initiatives en Carême par exemple, pour que cette « porte de la foi » qu’est Lourdes reste largement ouverte, toujours et pour tous. Il a de plus favorisé l’accueil des familles avec enfants dans les Sanctuaires – en référence à la force que Bernadette puisa dans l’amour familial – transformant ainsi l’image de Lourdes traditionnellement liée aux personnes malades ou handicapées. Enfin avec le projet « Siloé », du nom de la piscine où Jésus guérit un aveugle, il prépare l’avenir en annonçant la diversification du rite de l’eau, grâce à de nouvelles installations qui devraient permettre de « se laver », comme la Vierge Marie l’a demandé, et non plus seulement de se baigner. « Les racines de Lourdes, c’est la source abondante qui jaillit à Massabielle, toujours la même et cependant toujours nouvelle », dit-il, invitant Lourdes à revenir à son génie propre, pour se développer en fidélité à l’origine.

François Vayne