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La Bigorre vu de l’intérieur

La voix enregistrée de Robert Hossein résonne sur l’esplanade : « Fils bien aimé… Au matin tu as regardé Pierre après la nuit du reniement. En ta chair tu as tué la haine, tu as détruit les murs de la séparation. Que les hommes apprennent de toi la beauté du pardon… ».

Le célèbre metteur en scène a accepté de lire un texte écrit par notre évêque, où le Père et le Fils dialoguent. C’est une médiation profonde et émouvante sur le Notre Père dans la lumière de la Croix.

Nous sommes déjà plusieurs centaines de pèlerins, autour du Calvaire des Bretons, ce dimanche matin 3 avril, arrivés à pied pour la plupart. Les malades sont au premier rang, accompagnés notamment par des scouts, dans le cadre de l’Hospitalité de Bigorre.

Tandis que les paroles du Père continuent de toucher nos cœurs, nous regardons en silence les multiples croix plantées par les pèlerinages l’an dernier, signes de la foi d’un peuple aux dimensions universelles. Notre diocèse de Tarbes et Lourdes ouvre une nouvelle saison de pèlerinages, centrée sur la prière du Notre Père.

La procession vers la Grotte commence, en longeant les reproductions en toutes les langues de cette prière que Jésus nous a laissée, écrite sur des panneaux posés le long de l’esplanade.

Nous passons devant le Notre Père en arabe, puis devant le Notre Père en hébreu, nous portons non seulement les intentions de tous ceux que nous aimons, mais aussi les intentions du monde entier.

Nos prêtres de tous âges se sont mêlés à la foule, ils sont dans le peuple, avec lui, ils marchent avec nous, et une joie intérieure intense nous habite, que nous aimerions garder toujours, comme un trésor.

A l’heure de l’Angélus, face à la Grotte, nos visages reflètent le sourire de l’ange qui s’adresse éternellement à la Vierge : « Je vous salue Marie, pleine de grâce », et nous prononçons ensemble ces mots avec lui, pour elle, devinant la joie qu’elle ressent en regardant les Bigourdans rassemblés en ce lieu, annonçant les foules qui vont venir d’avril à octobre pour célébrer son Fils, et vivre l’expérience libératrice du pèlerinage à Massabielle.

Il pleut un peu pour le moment du repas, nous allons nous abriter et nous rapprocher encore plus les uns des autres, avant la messe de l’après-midi. Les groupes de l’éveil à la foi nous rejoignent : enfants, parents et grands parents se retrouvent. Certains profitent de ce moment familial pour consacrer un bébé à l’Immaculée, en s’approchant de la statue de la Vierge couronnée. Dans la foule des visages se découvrent et certains se reconnaissent en partageant le pain, comme au temps d’Emmaüs.

Quelques-uns sont surpris de se retrouver là. Je salue par exemple le responsable d’un lycée public, rencontré aux réunions parents-profs, un charcutier de quartier où ma famille se sert parfois, et nous nous découvrons frères dans la foi, ce que nous ne savions pas… Des personnes s’embrassent, l’occasion de se revoir est unique, nous sommes tellement occupés et dispersés d’un bout à l’autre du diocèse tout au long de l’année.

C’est le miracle de la rencontre, le plus grand miracle de Lourdes ! Il semble que trois Eglises se croisent et réalisent à nouveau qu’elles n’en font qu’une : celle des paroisses et des sacrements, celle des mouvements, celle des aumôneries et des collèges…

Nous sommes maintenant environ 5000 pour la célébration eucharistique, qui débute à 15h.

L’ambiance est chaleureuse et priante, les futurs baptisés de Pâques font l’objet de toute notre attention, ils disent la présence du Ressuscité au milieu de nous.

Mgr Jacques Perrier a parcouru pendant douze mois le diocèse, de paroisse en paroisse, il a voulu tisser des des liens d’unité et les fleurs de son marathon pastoral sont visibles, comme dans un jardin au printemps. Les fruits viendront plus tard, selon la logique de l’Evangile, puisque l’un sème et l’autre moissonne.

Pendant le goûter offert, à la sortie de la messe, nous ne parvenons plus à partir, nous nous trouvons bien, comme au Tabhor, pourtant il nous faut retourner dans nos villes et nos villages, témoigner que l’Evangile est annoncé aux pauvres, à ceux dont les familles sont déchirées, à ceux qui souffrent de solitude, à ceux qui sont confrontés aux jugements des autres : le pèlerinage a rechargé nos batteries de confiance et d’espérance, rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ.

Il suffit de se mettre en marche.

Francois Vayne

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