Lourdes. Des itinérants Français

Lourdes. «Des itinérants Français!»Le pèlerinage des Gitans et gens du voyage se déroule à Lourdes jusqu’à demain. Un rassemblement dans un contexte national difficile pour les voyageurs qui refusent d’être stigmatisés.

A Lourdes, le Frère Daniel Elzière tient sa permanence dans sa caravane à l’entrée du terrain du Petit Couvent, le plus important en terme de capacité d’accueil avec ses 600 caravanes rangées depuis le 15 août dernier.

L’aumônier national du pèlerinage des gitans et gens du voyage ne veut pourtant pas insister lourdement sur le propos de Nicolas Sarkozy et sur le battage médiatique qui, depuis, s’en suit: «On sait bien qu’ici à Lourdes on est bien accueillis et ça se passe très bien parcequ’on travaille ensemble toute l’année. Mais c’est vrai qu’au début je me disais: ils ne vont pas venir, ils vont hésiter et risquent de ne pas venir avec tout ce qui se passe. Et puis finalement ils sont plus nombreux que l’an dernier.C’est peut-être aussi pour eux une façon de montrer qui ils sont. Forcément dans nos discussions, on parle beaucoup des amalgames qui sont faits, et c’est dommage, avec les Roms par exemple. Il faut qu’on se parle entre sédentaires et gens du voyage. Il faut arriver à créer des ponts».

«Quelque chose qui se complote»

Effectivement, c’est un sujet de débat entre les voyageurs comme Lucien Violet, 63 ans, stationné sur le parking du Paradis: «je vois les voyageurs un peu angoissés, pleins d’incertitudes au niveau des lois, ils sont même tristes. Ils sont inquiets pour leur famille. En réalité, il doit y avoir quelque chose qui se complote contre nous, je ne sais pas quoi mais je me pose des questions».

Quand à penser que la situation actuelle plutôt confuse sur les gens du voyage ou encore les Roms, est très orientée politiquement, il n’y a qu’un pas que Lucien n’hésite pas une seule seconde à franchir: «on sert un peu de bouc émissaire.Peut-être que c’est à cause des élections qui ne sont pas loin.Je pense qu’il y a de grandes chances que ce soit cela car tout d’un coup, je trouve que l’on fait l’objet de beaucoup d’acharnement. Finalement on est tous des itinérants Français!».