Mgr.Brouwet: dire «oui» avec Marie
Le premier geste du nouvel évêque de Tarbes et Lourdes, entrant dans la basilique Saint-Pie X pour la messe diocésaine de sa prise de fonction, aura été d’embrasser le crucifix avec une grande intériorité, rappelant l’attitude du pape Jean-Paul II lors du Vendredi saint. « Lorsque le monde nous interroge sur notre foi, il nous faut consentir à montrer le visage du Crucifié parce qu’il rejoint chacun de nous dans ses luttes intérieures, dans ses déceptions et ses manques d’espérance», soulignera-t-il ensuite. Avant que la procession s’engage plus avant dans l’immense église souterraine où attendait une foule recueillie d’environ 10 000 fidèles, il a béni l’assemblée avec un rameau d’olivier. Les journalistes et photographes présents attendaient une image plus « classique », comme le passage de crosse d’un évêque à l’autre, mais la manière dont le successeur de Mgr Jacques Perrier s’est présenté ramenait d’emblée à l’essentiel de la charge épiscopale. Le nouvel évêque a reçu la crosse peu après, au pied du calvaire situé près de l’autel, des mains de l’archevêque métropolitain de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, en présence du Nonce apostolique, Mgr Luigi Ventura, tous deux manifestant la dimension universelle de l’Eglise. Plus de quarante évêques de France participaient à la célébration, dans l’après-midi de ce dimanche 25 mars, alors que venait de se conclure à Lourdes une rencontre nationale organisée à l’occasion du 50ème anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II. Dans son message aux délégués des diocèses de France venus à cette rencontre le pape Benoît XVI a insisté pour que le concile soit lu « à l’intérieur de la Tradition de l’Eglise », le situant donc dans la continuité, et non pas en rupture comme cela avait été trop souvent présenté selon l’esprit ravageur des années 70. Signe de ce renouveau spirituel et pastoral qui touche en profondeur l’Eglise en France, Mgr Perrier a d’ailleurs souhaité poser comme dernier acte de son épiscopat l’inauguration d’un nouveau choeur pour la basilique du Rosaire, vendredi 23 mars, dénonçant publiquement les destructions de mobilier liturgique intervenues « bêtement » après le concile. Pour son courage et son audace apostolique l’ancien évêque de Tarbes et Lourdes a été très longuement applaudi dans la basilique Saint-Pie X, tandis que son jeune successeur, le plus jeune évêque de France, venait de dire, durant l’homélie, sa conception de la mission qui lui a été confiée par le Saint-Père. « Pourquoi un évêque est-il envoyé dans un diocèse? Pour aider les hommes et les femmes de son diocèse à répondre « oui »… Un « oui » à Dieu que nous disons avec Marie », a-t-il précisé. « Un « oui » prononcé parfois dans un grand cri et des larmes parce que notre vie de foi peut être un combat. Mais un « oui » qui nous élève et nous rend à nous-mêmes. Un « oui » qui nous unifie parce qu’il nous remet face à notre vocation : la louange et le service de Dieu »… A la fin de la messe Mgr Brouwet est allé près de la chapelle dédiée à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, saluant avec beaucoup d’attention et de simplicité chaque personne désirant l’approcher, prenant le temps de la rencontre et du regard échangé, en témoignant de cet « amour qui prend chacune de nos vies au sérieux, dans ses grandeurs mais aussi dans ses tourments », comme il l’avait exprimé au cours de cette célébration historique au cours de laquelle il est officiellement devenu le nouveau « Gardien de la Grotte ».
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