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Cesare et Bartholomée de Constantinople

Cesare de l’Unitalsi et Bartholomée de Constantinople

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Les journaux italiens reviennent encore, ce lundi, sur la rencontre extraordinaire de François avec Cesare, en la fête de saint Joseph, lors de la messe d’installation du nouveau pape. La scène avait ému tous ceux qui suivaient en direct la célébration à la télévision, mais beaucoup de personnes qui étaient sur la place Saint-Pierre, notamment des journalistes, n’ont pris qu’un peu plus tard connaissance de ce beau moment historique de plus en plus commenté.

Apercevant dans la foule un homme gravement handicapé, François a fait stopper la papamobile, puis il s’est approché de cet homme alité et lui a caressé le visage avec tendresse avant de l’embrasser. Cesare Cicconi, âgé d’une cinquantaine d’années, vient de Castel di Lama, dans la région des Marches. Il est tétraplégique depuis l’âge de huit mois, en réaction à un vaccin anti-polio… Comme deux-cent autres personnes, il a pu être amené au Vatican grâce à l’UNITALSI, association qui organise des pèlerinages de personnes handicapées vers les sanctuaires internationaux. « En 1982, lors d’une audience privée, j’ai été embrassé par Jean-Paul II. J’ai reçu aujourd’hui un nouveau baiser sur le front, celui du Pape François et je suis vraiment heureux », expliqué sur le vif Cesare Cicconi à Il Messagero. Quelques jours après, il considère dans la presse qu’en l’embrassant le pape a serré dans ses bras tous ceux qui souffrent…
Alors que nous sommes sur la route de Pâques, en cette semaine sainte, l’épisode du baiser à Cesare nous appelle à reconnaître et à aimer le Christ présent en toute personne vulnérable, blessée par la vie, et en nous-mêmes aussi. Jeudi, au début du Triduum pascal, nous écouterons la lecture de l’Evangile où Jésus, qui s’apprête à donner sa vie, prie pour « que tous soient un » (Ut unum sint…). Cette unité continue de se construire autour du plus faible, dans l’amour de Jésus abandonné sur la croix, avec la Vierge Marie dont la foi demeure malgré la nuit obscure. Ainsi l’acte d’amour de François, le 19 mars, est aussi une prophétie du monde uni. Une prophétie à mettre en lien peut-être avec la présence du patriarche Bartolomée parmi les personnalités qui assistaient à la messe d’installation du pape. C’était la première fois depuis le schisme de 1054 qu’un patriarche de Constantinople participait à un tel évènement, manifestant le désir d’une nouvelle harmonie dans les rapports entre chrétiens d’Orient et d’Occident. La manière d’être du successeur de Benoît XVI favorise ce rapprochement, l’humilité étant le chemin nécessaire au dialogue et à l’amitié, pour le service de l’espérance et de la paix.
Un vaticaniste de renom, Jean-Marie Guénois, a bien résumé la situation en quelques mots qui sonnent juste mais font grincer des dents. « L’Eglise vient de gagner en huit jours ce qu’elle avait perdu en huit ans : sa crédibilité », écrit-il dans Le Figaro… « Or de la crédibilité renaît l’autorité. Non pas l’autorité cléricale autoritaire, insupportable, mais l’autorité d’estime. Celle-là est d’une puissance redoutable ». Déjà tel petit évêque traditionnaliste et sectaire, le cœur dur, attaché aux apparences, lance un message codé à son réseau en appelant à « résister », car les ennemis de François avancent masqués, sachant que le peuple est avec lui, comme il était avec Jésus-Christ au temps où les grands prêtres cherchaient à le condamner.
Notre devoir est de soutenir ce pape, d’abord dans la prière, comme il l’a d’ailleurs spécialement demandé à Cesare sur la place Saint-Pierre le 19 mars. Il va peu à peu régénérer l’Eglise, recadrer certains évêques indignes, en nommer de nouveaux qui seront des pasteurs selon le cœur du Christ, et son attachement à l’Evangile fera que les temps changent. « Dieu ne cherche pas des moyens puissants : c’est avec la croix qu’il a vaincu le mal ! », soulignait François, le pape des pauvres et des oubliés, lors de la messe des Rameaux, ajoutant que « nous ne devons pas croire au Malin qui nous dit : tu ne peux rien faire contre l’injustice… ».
Ne nous lassons pas de regarder la photo de François et Benoît XVI à Castel Gandolfo samedi dernier, en prière devant l’icône de Notre-Dame de Czestochowa si chère au cœur de Jean-Paul II. Leur unité fait la force de l’Eglise qui vient, il n’y a pas de rupture entre eux, mais une volonté commune de porter à tous la joie de la foi, en purifiant l’Eglise de ceux qui abusent du pouvoir au lieu de servir dans un esprit de miséricorde. Ceux qui voulaient continuer à instrumentaliser le vieux pape désormais « émérite » n’ont plus qu’à se convertir ou à s’enfuir, car la surprise du conclave prouve à quel point l’Esprit Saint est avec François et rien ne pourra l’empêcher d’accomplir son œuvre « afin que le monde croie »

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