Stampa

Deuxième cité hôtelière de France

Avec une capacité hôtelière de 12 723 lits, la ville de Lourdes dame le pion à Nice, juste derrière Paris.

Sans échapper aux lois implacables du marché ni à l’évolution des moeurs, Lourdes conserve sa position de deuxième ville hôtelière de France devant Nice, malgré un nombre inférieur d’établissements:194 alors que la belle Azuréenne en totaliserait plus de 200.

Haut-lieu de pèlerinage international (5 millions de visiteurs en 2010 dont 3 millions d’excursionnistes), la cité mariale propose en revanche une offre supérieure en termes de chambres d’hôtels tous niveaux: «12 752 (1) contre environ 10 000 dans la ville des Alpes-maritimes» avance Corine Laussu, chargée de promotion et communication à l’Office de tourisme lourdais. Il n’y a pas si longtemps, Lourdes comptait 230 hôtels. En une décennie, près de quarante d’entre eux ont dû fermer leurs portes faute de pouvoir s’adapter aux normes de sécurité, de confort et d’accessibilité françaises et européennes toujours plus exigeantes.

Scindée en deux syndicats (Union des métiers de l’industrie hôtelière lourdaise affiliée à l’UIMH et Syndicat des hôteliers adhérant à la Confédération indépendante de l’hôtellerie), la profession comptabilise en moyenne, d’avril à octobre, 3,2 millions de nuitées marchandes. Quasi disparition des pensions de famille et meublés du siècle dernier, régression des établissements 1 et 2 étoiles, explosion des 3 étoiles, progression de la catégorie luxe: les tendances confirment une hôtellerie de capitalisme local quelque peu atypique en dépit d’une percée des franchisés.

Une clientèle à majorité italienne

Le marché s’impose d’une tout autre manière, notamment par la concentration du potentiel réceptif à l’exemple des sept hôtels de la famille Vinuales. Là où jadis on se contentait d’exploiter une soixantaine de lits par unité, on en gère aujourd’hui le double. Les étrangers constituent 68% de la clientèle avec une prépondérance des Italiens (31%), loin devant les Anglo-Saxons (9%) et les Espagnols (6%).

Pour le maire Jean-Pierre Artiganave, «le premier coup de la mondialisation provient de la dévaluation de la lire italienne» qui, en affaiblissant le pouvoir d’achat des intéressés, porte atteinte à l’économie touristique. «La saison ne s’annonce pas très bonne du point de vue de la fréquentation. On souffre car la crise économique entraîne une crise de confiance. On s’adapte mais c’est un peu la fin d’une époque» note l’élu.

«Le pèlerinage mute et devient individuel. Il faut appréhender et accompagner le mouvement» estime le maire. Tributaire des infrastructures, Lourdes bataille pour le désenclavement ferroviaire («la Bigorre, comme le Béarn, ne veut pas être dans le triangle de la mort» suggère Jean-Pierre Artiganave) et bat le rappel des forces vives pour additionner idées, ressources et moyens.

(1) 4 étoiles: 6 hôtels (1.084 lits); 3 étoiles: 80 hôtels (14.925 lits), soit 60% de la catégorie en Midi-Pyrénées; 2 étoiles: 71 hôtels (5.474 lits); 1 étoile: 15 hôtels (609 lits); sans étoile: 19 hôtels (810 lits); non classés: 3 hôtels (52 lits). Sources Insee.

===> Repères

 Les Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes accueillent chaque année plus de 5 millions de personnes (9 millions en 2008, année du 150ème anniversaire des Apparitions et de la venue du pape Benoît XVI à la mi-septembre) dont 80.000 pèlerins malades ou handicapés et 400.000 jeunes.

Ni hôtels ni hôpitaux, l’Accueil Marie Saint-Frai (400 lits) et l’Accueil Notre-Dame (904 lits) reçoivent les pèlerins malades ou handicapés et leurs accompagnants. Le premier fut créé en 1874 par la communauté de religieuses éponyme sur le modèle des Hôtels-Dieu de l’époque. Le second fut édifié en 1878 par l’Oeuvre de la Grotte.

Autres types d’hébergement: 8 résidences de tourisme (574 appartements), 12 campings (780 places), 222 lits en meublés, gîtes et chambres d’hôtes et 3357 lits en habitat collectif ou spécifique comme les maisons religieuses.

Pour mémoire, il existe à Lourdes 220 magasins de souvenirs, soit un commerce pour 30.000 visiteurs, un taux inférieur à la moyenne de grands sites français tels Notre-Dame de Paris, le Mont Saint-Michel ou la Cité de Carcassonne. On compte enfin une centaine de restaurants.

===> Les trains spéciaux de pèlerins menacés par les travaux ferroviaires

Le maire de Lourdes, Jean-Pierre Artiganave,  demande  à la Sncf de ne pas sacrifier  l’acheminement des pèlerins malades et handicapés.

Réseau Ferré de France a entrepris la réhabilitation de son patrimoine, ce qui n’est pas sans répercussions sur le trafic des trains spéciaux affectés au transport des malades et handicapés vers la cité mariale. «Ce n’est pas une mince affaire et c’est une nécessité» admet bien volontiers Jean-Pierre Artiganave, maire de Lourdes. «Il y a un prix à payer mais dans ce contexte, nous ne voulons pas être traités comme des wagons à bestiaux ou à déchets nucléaires» prévient l’élu. Car Lourdes redoute l’inévitable diminution du nombre de ces rames qui représentent une part non négligeable de l’activité saisonnière: environ 200 000 personnes convoyées par 400 trains spéciaux (on en comptait 600 à la fin de la décennie 1990). De Pâques à octobre, la gare ferroviaire voit transiter 1,2 million de voyageurs dont 800 000 pèlerins. La prise en charge des plus vulnérables préoccupe la municipalité. «Malgré des lueurs d’espoir, on bute sur le financement de dix voitures-ambulances» regrette le maire, échaudé par la vétusté du matériel et la hausse vertigineuse des tarifs. «Il y a 25 ans, le prix du transport équivalait à la moitié du séjour. Maintenant, elle en constitue le triple» s’insurge-t-il. En 2006, des accords avaient été signés à Paris entre la Sncf, RFF, les organisateurs de pèlerinages et la mairie de Lourdes pour l’amélioration des conditions de la continuité du transport des pèlerins. «Ils sont de moins en moins respectés» constate amèrement Jean-Pierre Artiganave qui a saisi Guillaume Pepy, Pdg de la Sncf.

===> Bruno Vinuales: « Une saison plus difficile que 2010 »

Co-gérant de sept hôtels familiaux représentant un millier de chambres, Bruno Vinuales évalue entre 10 et 20% la baisse de fréquentation de la saison 2011. La crise économique, la béatification de Jean-Paul II qui draine les croyants vers Rome et la sur-concurrence n’expliquent pas tout. «Le tourisme se transforme. Les gens viennent davantage par avion low-cost, en bus ou en voiture et moins par le train. On achète un prix plus qu’une destination. L’hôtellerie va devoir s’adapter et différencier ses prestations» considère-t-il. Pour autant, la profession ne démérite pas. «Elle s’adapte à tous les niveaux et répond aux besoins les plus divers d’une clientèle internationale qui n’existe pas ailleurs de la même façon. Il y un énorme potentiel à développer. Il faut aller vers l’annualisation. On a longtemps travaillé sur la mine d’or des Sanctuaires en négligeant les autres atouts comme le ski, le congrès, le terroir, la gastronomie. Les gens attendent autre chose de Lourdes qui, au-delà du monde catholique, incarne une terre de spiritualité, de rencontre et d’humanité» analyse Bruno Vinuales.

Avviso: Le pubblicità che appaiono in pagina sono gestite automaticamente da Google e sono necessarie a poter mantenere gratuite queste pagine. Pur avendo messo tutti i filtri necessari, potrebbe capitare di trovare qualche banner che desta perplessità. Nel caso, anche se non dipende dalla nostra volontà, ce ne scusiamo con i lettori.


Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *

Questo sito usa Akismet per ridurre lo spam. Scopri come i tuoi dati vengono elaborati.

Pulsante per tornare all'inizio