Alessandro De FranciscisComunicazioni

La reconnaisance d’un miracle

Qu’est-ce qu’un miracle ? Contrairement à ce que l’on croit d’habitude, un miracle n’est pas seulement un fait sensationnel ou incroyable, mais doit comporter une dimension spirituelle. Ainsi, pour être qualifiée de miraculeuse, une guérison doit remplir deux conditions : s’effectuer selon des modalités extraordinaires et imprévisibles, et se vivre dans un contexte de foi (celui de Lourdes en l’occurrence).  Un dialogue entre la science médicale et l’Église est donc indispensable. Ce dialogue a toujours eu lieu à Lourdes, grâce à la présence d’un médecin permanent au Bureau des Constatations Médicales des Sanctuaires. Aujourd’hui, au XXIème siècle, il apparaît que de très nombreuses guérisons observées à Lourdes n’ont pas pu être rapportées à la catégorie très restrictive du miracle et, de ce fait, sont tombées dans l’oubli. Elles méritaient pourtant d’être reçues comme une manifestation de la compassion de Dieu et de devenir sources de témoignage pour la communauté des croyants.

Aussi, en 2006, a-t-on mis en place un stade de reconnaissance ecclésiale, sans retirer en rien le sérieux et la rigueur de l’enquête médicale qui reste identique.

Première étape : la guérison constatée

L’étape première – incontournable – c’est la déclaration – volontaire et spontanée – des personnes qui ont éprouvé un changement radical de leur état de santé qu’elles estiment dû à l’intercession de Notre-Dame de Lourdes. Le médecin permanent du Bureau des Constatations Médicales recueille et archive toute déclaration de ce type. Il procède alors à une première évaluation du sérieux de cette déclaration, son étude portant simultanément sur la véracité des faits et sur leur signification.

L’objectif premier est d’assurer la réalité de la guérison. Cela nécessite la participation du ou des médecins du patient alléguant une guérison avec la possibilité d’accéder à un maximum de documents administratifs et d’examens médicaux (biologiques, radiologiques, anatomo-pathologiques…) avant et après ladite guérison. Il faut pouvoir vérifier : l’absence de toute supercherie, simulation ou illusion; les examens complémentaires médicaux et les documents administratifs ; dans l’histoire de la maladie, la persistance de symp¬tômes pénibles, invalidants, touchant l’intégrité de la personne et la résistance aux traitements prescrits ; la soudaineté du bien-être retrouvé ; la permanence de cette guérison, complète et stable, sans séquelles ; l’improbabilité manifeste d’une telle évolution.

L’objectif est de pouvoir déclarer que cette guérison est tout à fait singulière, s’étant effectuée selon des modalités extraordinaires et imprévisibles. Conjointement, il est fondamental de préciser le contexte dans lequel cette guérison a eu lieu (à Lourdes même ou non, dans telle ou telle circonstance précise) en prenant une observation complète de toutes les dimensions du vécu de la personne guérie non seulement sur le plan physique mais aussi psychique et spirituel : son émotion, en général patente, gardant cette expérience comme unique et inoubliable, la transformant profondément ; le fait qu’elle y voie d’emblée l’intercession de la Vierge Marie ; le climat de prière (ou de suggestion éventuel) ; la lecture de foi qu’elle y reconnaît.

À ce stade, certaines de ces déclarations ne sont manifestement que des «améliorations subjectives», d’autres, des guérisons objectives qui peuvent être classées «en attente» s’il manque des éléments, ou enregistrées comme des guérisons contrôlées pouvant aller plus loin, donc «à valider».

Deuxième étape : la guérison confirmée

Cette deuxième étape sera l’étape de vérification, reposant sur une interdisciplinarité, aussi bien médicale qu’ecclésiale.

Sur le plan médical

L’opinion des soignants faisant partie de l’A.M.I.L.(Association Médicale Internationale de Lourdes constituée d’environ 12 000 médecins de 75 pays différents) est sollicitée, ainsi que celle, éventuelle, des médecins et professionnels de santé qui le souhaitent, quelles que soient leurs croyances, c’est la tradition à Lourdes. Les dossiers en cours sont aussi exposés à la réunion annuelle du CMIL. Un membre est désigné pour procéder à un interrogatoire et examen complet du guéri. Cette guérison pourra alors être classée sans suite ou « médicalement étayée».

Sur le plan ecclésial

Dès ce moment, une commission diocésaine, présidée par l’évêque du guéri, pourra effectuer un discernement collégial pour apprécier la manière dont est vécue cette guérison dans toutes ses dimensions, physique, psychique et spirituelle, en prenant en considération aussi bien les signes négatifs (ostentation…) que les signes positifs (fruits spirituels…) engendrés par cette expérience singulière. En cas d’approbation, la personne guérie sera habilitée, si elle le désire, à porter simplement à la connaissance des fidèles cette « grâce de guérison authentique » survenue dans un contexte de foi et de prière. Cette première reconnaissance permet : au déclarant d’être accompagné pour ne plus être seul à porter cette expérience de guérison, pas toujours facile à vivre ;d’offrir à la communauté des croyants des témoignages attestés ; de donner la possibilité d’une première action de grâces.

Troisième  étape : la guérison ratifiée

Elle comprend également deux lectures, médicale et pastorale, qui se déroulent en deux temps successifs. Cette étape finale ne peut s’envisager qu’en référence aux critères d’exclusion de Lambertini définis par l’Église pour interpréter cette guérison comme miraculeuse :
(1) la maladie doit avoir un caractère de gravité, avec un pronostic défavorable
(2) la réalité et le diagnostic de la maladie doivent être assurés et précis
(3) la maladie doit être uniquement organique, lésionnelle
(4) un éventuel traitement ne doit pas avoir été à l’origine de la guérison
(5) la guérison doit être subite, soudaine, instantanée
(6) la reprise des fonctions doit être complète, sans convalescence
(7) il ne s’agit pas d’une rémission mais d’une guérison durable

Quatrième étape : la guérison certifiée

C’est le CMIL en tant qu’organe consultatif, qui apportera une garantie pleine et entière à son «caractère exceptionnel» dans l’état actuel des connaissances scientifiques par une expertise médicale et psychiatrique complète.

Cinquième étape : la guérison proclamée (le miracle)

Ce niveau relève toujours de l’évêque du diocèse du guéri, en lien avec la commission diocésaine mise en place. C’est lui qui fera une reconnaissance canonique de miracle.

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