Les Tamouls du Sri Lanka ont aussi leur pèlerinage
#Lourdes – Alors que le pèlerinage national de l’Assomption commence le 12 août, un autre pèlerinage moins connu se déroule jusqu’au jour de l’Assomption. Il s’agit de celui de la communauté sri-lankaise, catholique ou hindouiste.
Au Sanctuaire de Lourdes, plusieurs chapelains ont pour mission d’accueillir les pèlerins étrangers. Et, depuis Pâques de cette année, Linus Sosai a été nommé pour l’accueil des pèlerins tamouls. De vendredi 12 au lundi 14 août, il sera à disposition du pèlerinage de l’aumônerie tamoule catholique sri-lankaise. Après avoir aussi été présent lors du pèlerinage des Tamouls de France, du 7 au 10 juillet. Si ce prêtre, arrivé en France en 2007 et qui a assuré l’aumônerie des Tamouls de Paris durant six ans, est désormais présent à Lourdes, c’est que la présence des Tamouls au lieu de culte marial est devenue importante dans la vie du Sanctuaire. Une présence qui a commencé dans les années «80», avec le début de la guerre civile au Sri Lanka. «Beaucoup de Sri-Lankais venaient à Lourdes pour prier afin d’obtenir un visa dans leur pays», explique Linus Sosai. Des Sri-Lankais aussi bien catholiques qu’hindouistes, «c’est moitié-moitié en termes de fréquentation à Lourdes». Alors, si on comprend la visite dans le lieu de culte des Sri Lankais catholiques, celle des hindouistes, qui sont aussi issus de la diaspora indienne, étonne plus.
Une divinité hindouiste équivalente à la Vierge
«Quand les Sri-Lankais hindouistes sont arrivés en France, mais aussi dans le reste de l’Europe, ils n’avaient pas de temples pour prier. Alors, ils ont trouvé en la Vierge Marie l’équivalent de la déesse tamoule Mariamman», explique Linus Sosai. Une divinité qui a bien des points communs avec Marie, puisque la traduction n’est autre que «Mère Mari» et qu’elle est la déesse des maladies et de la fertilité. «Les pèlerins tamouls la prient pour les guérisons, comme tous les autres, mais aussi pour avoir des bébés», signale l’aumônier d’origine sri-lankaise. Et, pour les hindouistes, certains éléments typiques de Lourdes sont réappropriés pour leur propre culte : l’eau pour se purifier ou «monter par le chemin de croix, c’est une pratique courante de gravir des monts pour se rapprocher des dieux chez eux», explique Linus Sosai.
Au total, chaque année, le chapelain estime à 15.000 le nombre de Tamouls de la diaspora en Europe qui viennent à Lourdes. «Souvent en voiture, ils arrivent d’Allemagne, de Londres, de Suisse, voire même du Canada et d’Australie», précise-t-il. Alors, pas étonnant qu’à Lourdes fleurissent les restaurants aux spécialités sri-lankaises et même un magasin de saris et d’objets de culte catholiques et hindouistes au boulevard de la Grotte.
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