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#Lourdes – Un nouveau directeur

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Un nouveau directeur pour faire face à 2,3 millions d’€ de pertes

Face à des difficultés économiques qui, sans changement, pourraient être durables, Mgr Brouwet a décidé de nommer un directeur des opérations, Thierry Lucereau, placé au-dessus de l’économe du diocèse.

Quand le Sanctuaire tousse, c’est toute la ville qui s’enrhume. On connaissait déjà les difficultés économiques rencontrées par les socioprofessionnels, la diminution oscillant entre 23 et 25 % des nuitées, des arrivées et du nombre d’hôtels entre 2009 et 2014. Par contre, les difficultés du Sanctuaire étaient moins connues.

Un diagnostic économique et financier publié le 18 juillet et envoyé uniquement aux services du Sanctuaire, que nous avons pu nous procurer, donne des chiffres plus précis. En 2015, l’association diocésaine a connu 2,3 millions d’euros de pertes courantes, liées à un décalage entre la 6e campagne de dons et le lancement des travaux post-inondations du projet de l’espace grotte, à «la baisse des revenus sur le site» et à la «hausse des dépenses». Pourtant, sur le plan comptable, sans les flux de trésorerie, «les résultats en 2015 sont globalement positifs, alimentés par les recettes des fonds dédiés, en particulier celui des inondations».

Ce qui ne doit pas faire oublier que les recettes de l’association diocésaine ont baissé de 3 % depuis 2012 et les dépenses ont augmenté de 1 % depuis 2011. Plus généralement, la fréquentation des pèlerins organisés ou en groupe a baissé de près de 25 % en cinq ans. De 1999 à 2007, le nombre de ces pèlerins organisés stagnait au-delà de 800.000 par an. 2008 a été une année phare avec 1,2 million de pèlerins, grâce à la venue du pape. Puis, la chute est arrivée à partir de 2011, atteignant près de 600.000 pèlerins en 2013 et 2014. Pourtant, le nombre de jeunes accueillis progresse, comme celui des pèlerins individuels.

Cette tendance ne se reflète pas dans les autres sanctuaires. À titre d’exemple, Saint-Jacques-de-Compostelle et Fatima affichent des croissances de fréquentation de l’ordre de 50 % depuis 2009, bien qu’ils ne reçoivent qu’un peu moins de 250.000 pèlerins par an.

Un directeur des opérations arrivé cet été

C’est à la suite d’un audit qui s’est déroulé entre le 20 et le 24 juin que Mgr Brouwet a décidé de nommer un directeur des opérations pour faire face à cette situation.

Thierry Lucereau a été nommé pendant l’été. Thierry Castillo reste économe du diocèse, mais sous la responsabilité du nouveau venu. Lui qui a travaillé pendant vingt ans à aider «des entreprises à aller mieux», notamment en termes «d’organisation et de gouvernance», a la charge de poser «un œil neuf pour regarder comment les choses peuvent changer», explique-t-il. Mais, pour lui, l’objectif principal est de «continuer à faire vivre et développer la mission du Sanctuaire telle que l’a définie Mgr Brouwet, c’est-à-dire accueillir les pèlerins et les visiteurs, et bâtir l’Église. En tout cas, je n’ai pas une mission qui vise à rentabiliser. Je suis là pour améliorer le fonctionnement du Sanctuaire, clarifier son organisation, le conduire à l’équilibre financier».

Alors, pas de précipitation, «les choses devront venir progressivement, pas à pas. Je rencontre les différentes personnes qui travaillent au Sanctuaire. Et je suis frappé par leur talent et leur implication», exprime-t-il pour le moment. Une attitude qui le rend optimiste quant à l’avenir du Sanctuaire, tandis que le rapport économique fait état des atouts du lieu de culte pour le redynamiser.

Mais, pour l’instant, aucune décision n’est prise. Et si la masse salariale, avec 320 employés, semble constituer un enjeu, «aucun plan social n’est d’actualité». De toute façon, il s’agit avant tout pour Thierry Lucereau de se concentrer sur «l’accueil des pèlerins individuels, des malades et des handicapés, des familles, jeunes et à l’international».

Des pistes qui seront suivies ou non

Car sur ce dernier point, Thierry Lucereau note que «de plus en plus de pèlerins viennent d’Asie, d’Amérique ou d’Afrique». Et comme le note le rapport économique, bien que le Sanctuaire bénéficie d’une «notoriété internationale», il reste des «géographies où les messages de Lourdes sont encore peu connus».

Dans ce rapport, plusieurs pistes sont lancées qui n’engagent pas le Sanctuaire : internalisation ou externalisation de certains services, augmentation de certaines recettes, notamment à court terme, par des campagnes de dons, «réduction, élimination ou substitution» de dépenses. Mais pas sûr que Thierry Lucereau les retienne. Pour le moment, il évoque de «privilégier, entre autres, l’outil numérique».

Thierry Lucereau a du travail en vue pour répondre à ses missions. Et le directeur des opérations restera le temps qu’il faut, jusqu’à ce que sa mission soit accomplie.

A. Guérin pour LA DEPECHE

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