Lourdes, vit ses derniers trains de nuit
SNCF : le pèlerinage de Lourdes vit ses derniers trains de nuit
Les dernières voitures ambulances ont été mises au rebut par la SNCF. L’an prochain tous les malades devront partir en TGV. Inquiétudes et polémique.
Impossible de confondre le départ du pèlerinage du Rosaire en gare avec un embarquement de passagers classiques : les gens sourient, s’interpellent, plaisantent, s’entraident. Chariots à bagages et élévateurs entament leur ballet. Surtout, les képis blancs sont de sortie !
Une heure trente d’embarquement
Nous sommes en gare de Tourcoing lundi 6 octobre, vers 14 h. Brancardiers et hospitalières ont fort à faire en une heure trente, durée de l’embarquement, car 70 pèlerins malades sont à accompagner (sur 300 pèlerins). Pas si facile de faire grimper, par une porte large de moins d’un mètre, une personne en fauteuil roulant ! Mais à 5 ou 6, on y arrive.
Pour cela, la SNCF a mis à disposition ses chariots élévateurs, trois en tout, deux manuels (à manivelle) et un électrique. On ne peut pas y placer de fauteuil roulant, trop large, donc les personnes handicapées sont installées sur une petite chaise métallique à roulettes avant d’être mises sur le plateau qui les amènera en quelques secondes en hauteur, sur le palier du train.
Dans la bonne humeur
L’exercice semble périlleux, mais tout se passe dans la bonne humeur. Patricia, en fauteuil, arrivée à la dernière seconde, est ainsi montée dans le train avec une rapidité incroyable, n’occasionnant que 2 minutes de retard. Il a fallu quand même pour les brancardiers piquer un sprint pour aller chercher le chariot élévateur déjà rangé !
Dans cette ambiance, une nostalgie : ce sera le dernier voyage de nuit pour les pèlerins. Car la SNCF a décidé d’abandonner ses trains ambulance et corail, trop vétustes. Les remplacer serait trop onéreux. Même si le confort était primaire, ils étaient pourtant bien adaptés au transport des malades. « Il y a une ambiance la nuit qui est géniale ! », regrette déjà Alain Beaucamp, qui en est à son 39e pélé !
Et les plus lourdement handicapés ?
L’an prochain, seuls les TGV de jour emmèneront les pèlerins, valides comme malades. Ce qui pose un problème pour les plus lourdement handicapés. Les portes des TGV sont plus exigües que celles des trains-ambulances, la place pour le matériel est moindre.
Alors, le Rosaire a pris deux décisions : il emmène cette année un peu plus de personnes lourdement handicapées (au départ de Berck), au cas où ce ne serait plus possible l’an prochain. Et il a décidé de louer à Lourdes un garage, afin d’y laisser du matériel. Le pèlerinage ne pourra plus disposer de « fourgon » de stockage à partir de 2015, car les TGV n’en sont pas équipés.
La SNCF est confiante
L’inquiétude des organisateurs tranche avec la confiance affichée par Véronique Jurgas, responsable des trains spéciaux de la SNCF. Comme à chaque pèlerinage, elle est sur le quai de la gare à vérifier que tout se passe au mieux. L’arrêt des trains-ambulance, elle l’assume complètement. « Ils étaient vétustes, peu confortables, sans climatisation. Ce n’était pas digne pour les pèlerins… » Elle pense que les plus handicapés peuvent voyager en TGV, avec les kits malades (qui transforment les sièges en face à face en lit). Elle invite : « D’autres diocèses ont déjà fait ce choix, venez voir un de leur départ, vous serez rassurés ! »
Le frère Lionel Gentric, lui, n’y croit pas, au « tout TGV ». Il a un plan B. L’an prochain, le Rosaire a prévu un car spécial au départ du Nord, avec 10 personnes lourdement handicapées et 20 accompagnants. Mais on est loin des 160 malades emmenés jusque-là.
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