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Mgr Brouwet pour Père Vandenbeusch

vandenbeusch_240_1Mgr Brouwet évoque la figure du Père Vandenbeusch originaire du diocèse de Nanterre

Lundi 18 novembre 2013. Dans un article paru dans les colonnes du quotidien national Le Figaro, l’évêque de Tarbes et Lourdes, précédemment évêque auxiliaire de Nanterre, Mgr Nicolas Brouwet, évoque la figure du Père Georges Vandenbeusch enlevé au Cameroun et originaire du diocèse de Nanterre. Mgr Brouwet le connaît. L’article de Mgr Brouwet s’intitule : “Un prêtre fidèle à sa mission”. L’évêque le termine par cet appel : “Nous prions pour le Père Georges Vandenbeusch afin qu’il garde sa force intérieure et son espérance. Nous prions pour sa libération.

Voici le texte de Mgr Brouwet dans son intégralité.

Le Père Georges Vandenbeusch a été enlevé mercredi soir dernier dans sa paroisse de Nguetchewé dans le Nord du Cameroun. Prêtre du diocèse de Nanterre, il était en Afrique depuis septembre 2011, mis à la disposition de l’évêque de Maroua-Mokolo. Depuis 1957 plus de mille prêtres diocésains – les prêtres qui desservent nos paroisses, nos quartiers, nos villages et qui n’appartiennent pas à des congrégations missionnaires – ont accepté de quitter la France pour quelques années afin de servir des églises qui manquent de prêtres. Ils sont actuellement cent cinquante envoyés par leur évêque en Afrique ou en Amérique Latine.

Quand un prêtre accepte une telle mission, il est bien sûr envoyé pour prêcher l’Evangile, pour baptiser, pour célébrer la messe. Mais il ne peut le faire en vérité que s’il est immergé dans la vie de sa communauté, que s’il partage avec les habitants de sa paroisse leurs joies et leurs peines ; un prêtre ne fait pas qu’enseigner ou célébrer des sacrements. Il visite les malades, reçoit ceux qui frappent à sa porte, accompagne les mourants, console leur proches, prépare des jeunes au mariage, catéchise les enfants. Accueilli dans les familles pour un repas, pour une prière, pour se réjouir d’une naissance, pour bénir une maison, il tisse avec les fidèles des liens profonds, faits de confiance, de respect, d’amitié. C’est ainsi, par sa proximité, par sa simplicité, par sa sagesse et par sa foi qu’il parle de Dieu qui s’est fait proche et qui regarde tout homme avec bonté.

Cet engagement est d’autant plus fort que le prêtre vient d’ailleurs. Parce qu’il doit apprendre une langue, entrer dans une culture, s’adapter à un nouveau rythme de vie. Avec ce que cela comporte de déplacements intérieurs, de travail sur soi-même, mais également de renoncements. Un prêtre ne part pas en mission pour lui-même ; il vient à la rencontre d’un peuple qu’il tente de comprendre et d’aimer.
Voilà pourquoi il ne peut pas vivre à distance de ses fidèles ; il vit avec eux, au milieu d’eux, annonçant Jésus-Christ dans leur existence la plus ordinaire.  Il est présent quand ils se réjouissent ; mais il partage aussi leurs épreuves, leurs peurs et leurs échecs.

C’est pour cette raison, me semble-t-il, que le Père Vandenbeusch n’a pas quitté le Cameroun. Il n’y était pas en vacances ; il n’y était pas pour son compte ; il n’y était pas pour en tirer profit. Il n’y était pas pour lui-même mais pour le service de l’Eglise du Cameroun. Les moines de Tibhirine – dont le souvenir a été gardé dans le film Des hommes et des dieux – avaient refusé de quitter l’Algérie pour les mêmes raisons.

Le Père Vandenbeusch savait ce qu’il risquait en restant dans la paroisse qu’on lui avait confiée. L’ambassade de France le tenait régulièrement informé de la situation et des dangers qu’il encourait. Mais sa place était auprès de ceux qui l’avaient accueilli et qui, très vite, avaient mis leur confiance en lui.

Ce n’est pas à l’approche du danger qu’un prêtre quitte sa paroisse.

Je comprends tout ce que cette attitude peut avoir de gênant pour les autorités françaises. Et tout ce que cela peut avoir de choquant pour ceux de nos concitoyens qui estiment que nous ne devons pas mettre la France dans un tel embarras.

Mais il y a aussi des moments de l’existence où la fidélité à la parole donnée, aux relations tissées, aux collaborations engagées est plus forte que le souci de se protéger, de se mettre à l’abri ou même de sauvegarder sa propre vie.

Il y a des moments où l’appel à servir et à se donner est plus fort que toutes les inquiétudes au sujet de soi.

Il y a des moments où la perspective du bien des autres a la priorité sur la recherche de son bien immédiat.

Pour un chrétien, pour un prêtre, il y a des moments où la persévérance dans la mission reçue passe avant de légitimes préoccupations pour son avenir.

Seule la conscience personnelle est capable de prendre une telle décision et de savoir si l’être tout entier est prêt à s’y livrer et à en assumer les conséquences.

Nous pouvons nous réjouir que le témoignage d’une telle liberté nous soit encore donné. C’est aussi notre fierté. Il me semble que c’est cet acte de conscience que posent des journalistes ou des volontaires qui fréquentent des zones de conflits ou de catastrophes humanitaires. Cette liberté n’en est pas moins exposée à la violence des ravisseurs ou des terroristes. Quand l’Etat français met tout en œuvre pour retrouver un otage, c’est aussi cette liberté qu’il défend, refusant de céder à la violence et au climat de terreur qu’elle tente d’imposer.

Nous prions pour le Père Georges Vandenbeusch afin qu’il garde sa force intérieure et son espérance. Nous prions pour sa libération. Et nous remercions déjà tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, vont s’engager pour qu’il retrouve sa liberté.

Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes

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