Nouveauté 2014 : “Lourdes en procession”

En ce début d’année 2014, un chapelain du sanctuaire de Lourdes, le Père Régis-Marie de La Teyssonnière, vient de sortir un livre sur le thème des processions de Lourdes.

À Lourdes, les processions ont lieu à la demande de la sainte Vierge : “Que l’on vienne ici en procession!” Ainsi, depuis la première cérémonie du 4 avril 1864, à peu près tous les pèlerins de Lourdes ont participé à une procession. Mais qu’est-ce qu’une procession? À quoi cela sert-il ? Qu’est-ce que cela apporte? Et pourquoi toutes ces processions? L’auteur, le Père Régis-Marie de La Teyssonnière, connaît bien Lourdes et ses processions quotidiennes en tant que chapelain du sanctuaire. Il répond à ces questions et donne la clef de cette démarche religieuse, à la lumière de l’histoire et de la tradition vivante de l’Église.

Un court extrait du livre

Si on vous demande pourquoi Lourdes rime avec processions, la réponse est simple : parce que la sainte Vierge l’a demandé.

C’était le 2 mars 1858, avant même le lever du jour, à la Grotte de Lourdes. La dame – qui n’a pas encore révélé son nom – confie sa mission à la jeune Bernadette Soubirous, tout juste âgée de 14 ans : «Allez dire aux prêtres que l’on construise ici une chapelle et que l’on y vienne en procession.»

Depuis la première rencontre du 11 février, Bernadette a dû affronter bien des difficultés pour pouvoir revenir à la Grotte. Ses parents, puis les autorités, l’en ont tour à tour empêchée. Mais voici qu’en ce jour, alors qu’elle vient de bénéficier de la treizième apparition, elle se trouve quasiment confrontée à l’impossible : il lui faut rencontrer M. le curé pour lui transmettre cette étrange demande. Comment, en effet, vouloir une chapelle dans ce bas-fond, alors que Lourdes possède déjà une fort belle église ? Quant aux processions, lorsqu’il s’en fait, c’est à proximité de l’église, de la mairie, de la partie la plus propre de la bourgade, et non dans la boue près de ce torrent à débit variable qu’est le gave.

M. le curé Peyramale, ses paroissiens le savent bien, est généreux, certes, mais il est coléreux, crie, et s’emporte pendant les sermons. C’est pourquoi tout le monde a un peu peur de lui. Comment va-t-il donc réagir, lui qui est grand, fort, costaud, lorsque Bernadette, du haut de son mètre quarante, lui transmettra cette requête irréaliste ?

Cependant, ce matin-là, les événements prennent une tournure inattendue. Aussitôt l’apparition terminée, comme elle en a désormais l’habitude, Bernadette se glisse au milieu des femmes qui l’accompagnent. Grâce à sa toute petite taille, elle disparaît ainsi aux regards des quelque 1 600 personnes alors présentes à la Grotte.

A cet instant, l’une des femmes pose cette simple et habituelle question à Bernadette : “Sais-tu quelque chose ?” Il est vrai que cette demande est légitime, puisque tous veulent savoir le nom de cette mystérieuse visiteuse qui vient rencontrer la jeune enfant. Bernadette, qui se répète à mi-voix la phrase entendue pour être sûre de ne surtout pas l’oublier, lâche aussitôt un mot, un seul : «Procession».

À l’instant même cette femme se détache du groupe, tout de suite suivie d’une autre. Elles ont compris. Puisqu’il y a demande de procession, la dame que Bernadette voit à la Grotte ne peut être que la sainte Vierge. Et si la Bonne Mère demande une procession, de toute évidence c’est pour le surlendemain, le jeudi 4 mars. Ce sera, en effet, le dernier jour de l’invitation que Bernadette a reçue le 18 février : “Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ?”