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Sexagénaire abord jeune hospitalière

Aborder une jeune hospitalière de 22 ans sur le chemin de croix des Sanctuaires de Lourdes, en plein pèlerinage, c’est pécher. Et lui soulever la jupe pour lui pratiquer l’imposition des mains sur le pubis, certes, seulement sur la culotte, cela relève carrément de l’attouchement sexuel, puni par Dieu et la justice des hommes.

à la barre, c’est un sexagénaire, retraité agricole, un vieux garçon de l’Aveyron un brin simplet, qui n’a jamais eu de relation sexuelle de sa vie, selon l’expert psychiatrique, que tente de confesser et de sermonner la présidente Élisabeth Gadoullet. Venu tout droit de son Aveyron natal, le 28 août 2010, en pèlerinage à Lourdes, le paysan accoste la jeune hospitalière au service des malades. Il lui demande d’où elle vient. Puis, il la suit et réclame de lui faire la bise. Toute à sa générosité, à son dévouement auprès des autres, la jeune femme s’exécute. Le sexagénaire, lui, se sent tout chose. Il considère cette embrassade comme un encouragement.
« Je vais te bénir »
Oubliant le lieu saint où il se trouve, habité par une pulsion soudaine et incontrôlable, le pèlerin aveyronnais soulève la jupe de la jeune femme et lui dit : « Je vais te bénir », avant de lui caresser le pubis. « Je l’ai caressé sur la culotte. J’ai rien senti que je la touche ».

La présidente lui demande pourquoi il a fait ça ? « On s’était embrassé. J’ai cru que je lui plaisais… Je ne l’ai pas poursuivie, ni coincée. »

La présidente Gadoullet lui fait remarquer : « Cela aurait été difficile devant les robinets de la grotte ». Puis elle insiste : « Que vouliez-vous faire ? ». Réponse du prévenu : « Pas plus que ça… C’était pour rire. »

Mais Jésus, Marie, Joseph et tous les saints, « quand on a 60 ans, on ne touche pas les culottes des filles de 22 ans aux Sanctuaires de Lourdes », réprimande la présidente Gadoullet. Elle lit le courrier de la victime qui n’a pas trouvé ça drôle du tout. Elle confie que cet événement « l’a profondément perturbée sur un plan religieux ». La pauvre enfant. Aussi, elle demande 1.000 € de préjudice moral.

Le substitut du procureur rappelle que lorsque l’on va à Lourdes en pèlerinage, « c’est pour faire acte de contrition » et pas acte d’agression… sexuelle. Au risque, en plus, de détourner une brebis innocente de son œuvre charitable auprès des malades. Et le magistrat de brandir les foudres de la justice. Pour de tels actes, la peine maximale est de 5 ans de prison. Le tribunal ne va pas jusque-là, mais deux pater et un ave ne suffisent pas pour obtenir l’absolution.

C’est Me Toujas qui tente de l’avoir pour ce vieux célibataire aux capacités limitées. « Avec la bise que la jeune femme lui a accordée, il en a déduit hâtivement qu’il avait une opportunité. Il s’est laissé emporter par ses désirs. Il sait que c’est pas bien. Il se trouve dans une détresse affective, une misère sexuelle totale et ancienne. » Le tribunal a condamné son client à 1.000 € d’amende et à verser 151 € à la partie civile.

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