Vierge d’amour, le miracle de Lourdes

Dans «Vierge d’amour, le miracle de Lourdes», l’auteur Christophe Ferré plonge le lecteur au temps des apparitions. Des révélations présentées lors d’une dédicace, à la librairie des Sanctuaires, les 14 et 15 août.

D’où vient votre intérêt pour l’histoire de la cité mariale ?

Quand je venais avec mes parents, enfant, beaucoup de choses m’intriguaient. Je me demandais quelle était la véritable histoire de Lourdes. L’église a arrangé l’histoire à son avantage.

Qu’est ce qui distingue «Vierge d’amour» des autres romans sur Lourdes ?

Je voulais raconter ce qu’il s’est passé sans parti pris, apporter une vision à la fois objective et poétique. Ainsi, à Lourdes, de nombreuses jeunes filles voyaient la Vierge à la grotte et même ailleurs. C’était l’épidémie des apparitions. Mais on n’en parle pas car cela gêne l’Église. Et j’ai appris que les Assomptionnistes, qui étaient ultraroyalistes à l’époque, voulaient que la vierge de Lourdes devienne le symbole de la France. Autre révélation : en 1858, l’Église considérait que Bernadette Soubirous était folle. L’abbé Peyramale l’avait écrit et il a brûlé son journal. Si l’église a changé d’avis, c’est que la foi est populaire. Ce sont les pauvres et les exclus qui ont fait le pèlerinage, alors que l’Église et les notables n’en voulaient pas. Il vient du peuple, des laissés-pour-compte. Mais il y a eu tellement de croyance, que l’Église a changé d’avis. C’est une lutte des classes version chrétienne.

Comment avez-vous obtenu ces informations ?

Ce livre est le résultat de dix ans de recherche entre Lourdes et Tarbes. J’ai consulté les rapports de gendarmerie, les archives de presse. J’ai lu tous les livres sur le sujet, dont celui de l’abbé Laurentin, qui est remarquable. Et des spécialistes de Lourdes ne me contredisent pas, même si des révélations font désordre. Ce qui m’agace, c’est que dans un certain nombre de livres, on trouve la légende dorée des apparitions ou des personnes qui se moquent en disant que ce ne sont que des bondieuseries. Mon livre n’est pas un récit romancé. N’étant pas historien, je m’appuie sur les faits historiques avec un style poétique. Ce livre n’est pas religieux, il s’adresse aux lecteurs croyants ou non.

Quelle est votre vision de Lourdes ?

Pour moi, c’est un pèlerinage d’amour et de partage. On peut y vivre une belle expérience sans forcement y croire. Beaucoup ne croient pas aux apparitions, mais y vont en pèlerinage de foi. Lourdes est un cas unique au monde. La plupart des villes étaient fondées peu à peu sur décision royale. Aujourd’hui deuxième ville hôtelière de France, Lourdes a été créée par la volonté du peuple. Ainsi, cette petite ville est devenue l’une des capitales du catholicisme. C’est extraordinaire sur le plan historique. Beaucoup de papes y sont venus. Et le pape François y est attendu l’année prochaine.